Albert Thibaudet écrit dans Réflexions sur le roman que « le romancier authentique crée ses personnages avec les directions infinies de sa vie possible, le romancier factice les crée avec la ligne unique de sa vie réelle. Le vrai roman est comme une autobiographie du possible. Le génie du roman fait vivre le possible, il ne fait pas revivre le réel. » (Réflexions sur le roman, Albert Thibaudet) : Dans quelle mesure le réalisme et la fiction irriguent et déterminent l'identité du roman et du romancier
[...] Il existe des liens entre l'auteur et ses personnages principaux Emma Bovary dans Mme Bovary Flaubert soufrait, comme Mme Bovary, de crise d'hallucinations. Eugène de Rastignac et Balzac Balzac raconte au travers du Père Goriot son arrivée à Paris lorsqu'il était jeune homme. Idem dans Illusions perdues. Transition : si le roman vise un certain réalisme qui conduit souvent l'auteur à inclure des éléments de contexte liés au monde contemporain de l'auteur, il est toutefois difficile de donner une définition du « romancier authentique » qui ne soit pas restrictive. [...]
[...] C'est la raison pour laquelle Albert Thibaudet écrit dans Réflexions sur le roman que « le romancier authentique crée ses personnages avec les directions infinies de sa vie possible, le romancier factice les crée avec la ligne unique de sa vie réelle. Le vrai roman est comme une autobiographie du possible. Le génie du roman fait vivre le possible, il ne fait pas revivre le réel. » (Réflexions sur le roman, Albert Thibaudet). Ainsi, nous nous demanderons dans quelle mesure le réalisme et la fiction irriguent et déterminent l'identité du roman et du romancier. [...]
[...] Que signifierait selon Thibaudet « faire revivre le réel » ? Le roman ne crée rien de nouveau, il recrée (cf les romans mentionnés précédemment) Même lorsque le romancier dépeint une époque, il ne la fait pas revivre : il l'illustre. Cf Flaubert et la prise des Tuileries dans l'Education sentimentale III. En réalité, fiction et éléments biographiques se mêlent sans qu'il soit réellement possible de les distinguer L'inclusion d'éléments biographiques est parfois involontaire L'analyse psychanalytique des romans a montré que les auteurs n'incluaient pas volontairement des éléments de leur vie Exemple : Flaubert n'est pas lucide sur le fait qu'il ressemble à son personnage d'Emma Bovary A l'inverse, certains auteurs peuvent s'identifier sans raison à leur personnage principal Exemple : Si Balzac a connu le même parcours qu'Eugène de Rastignac dans le Père Goriot, Stendhal, lui, ne partage rien avec Fabrice Del Dongo (La chartreuse de Parme). [...]
[...] Or le propre du roman, qui opère le mélange des deux, rend difficile l'identification et la différenciation du réel et du réalisme. De ce fait, on peut penser que Thibaudet crée des distinctions qui ne laissent pas grand place au caractère romanesque du roman : on le lit pour retrouver le monde que l'on connait, mais avec un supplément de fiction . que l'on ne veut pas voir. Pour cette raison, définir le roman comme une « autobiographie du possible » constitue une restriction qui exclut de nombreux romanciers. [...]
[...] Dans un second temps, nous verrons que l'on ne saurait réduire le roman à une prolongation fictive des réels possibles du romancier. Enfin, nous verrons que l'imbrication des éléments Le personnage de roman, parce qu'il se situe à la fois dans le réalisme et dans la fiction, constitue une actualisation des possibles Contrairement aux autres genre littéraires, le roman vise un certain réalisme La spécificité du roman dès sa création est de viser à reproduire la réalité . Romans écrits en langue vulgaire, romans de formation tout en introduisant de romanesque Romanesque : tonalité du roman qui fait que les événements s'enchaînent parfois de manière irréaliste. [...]
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