dissertation, réécriture, hommage, Les fables de la Fontaine, Anthony Horowitz, Prosper Mérimée, Roméo et Juliette, Carmen, Don Juan, Baudelaire, genre, modernisation, plagiat
La littérature est constituée d'une large part d'imitation, d'adaptation, de reprise ou de détournement tandis que « le plagiat est la base de toutes les littératures, excepté de la première, qui d'ailleurs est inconnue » (André Siefied -1928). Tout texte est donc le produit final de réécritures : les brouillons, variantes et travaux préparatoires des écrivains sont des exemples parmi tant d'autres. Mais peut-on comprendre qu'un écrivain puisse choisir de réécrire ce que lui d'autres ont déjà écrit ? Cette dissertation développera les différents aspects de la réécriture. Nous verrons d'abord des points de vue mitigés quant à cet exercice de style puis nous étudierons ce qu'apporte à un auteur de donner sa propre vision d'une oeuvre déjà composée.
[...] On constate vite que les deux écrits présentent des similitudes frappantes. Par exemple, voici un extrait de l'œuvre de Gary la vitrine était entourée d'étoiles plus grandes que nature qui s'allumaient et s'éteignaient comme on cligne de l'œil. Au milieu, il y avait un cirque avec les clowns et les cosmonautes qui allaient à la lune et revenaient en faisant des signes aux passants. Cet extrait est repris quasiment tel quel dans l'ouvrage de Caliscthe Beyala en 1992 : la vitrine est tout entourée d'étoiles plus grosses que nature. [...]
[...] Par le vocabulaire employé, tel que héros calme regardait le sillage on s'aperçoit que le poète admirait Don Juan ; personnage qui restait maître de la situation puisque c'est lui qui fait et non pas subit les actions. Enfin, la réécriture permet aussi de rendre hommage. Carla Bruni, dans sa chanson Quelqu'un m'a dit reprend le thème du temps qui passe, comparé à la vie d'une rose dans la chanson de son aîné Françoise Hardy, Mon ami la rose. En reprenant ce thème, Carla Bruni montre qu'elle admire la chanteuse et son travail. Elle lui rend ainsi un hommage émouvant. [...]
[...] Ce second axe mettra en avant les aspects positifs de la réécriture pour l'auteur. Avant la réécriture par un autre auteur, les brouillons d'un écrivain forment le premier jai d'un futur roman grâce à un méticuleux travail qui pourra donner naissance à une littérature de qualité. Zola prépare ses romans en faisant de minutieuses recherches dans des ouvrages ou sur le terrain. Ses carnets d'enquêtes permettent aux lecteurs de comprendre la démarche du romancier, toujours soucieux de refléter la réalité des lieux et des êtres. [...]
[...] D'après Charles Morgan dans Yale Review le plus bel hommage que nous puissions rendre à un auteur n'est pas de rester attacher à la lecture de ses pages mais plutôt de cesser inconsciemment de lire, de reposer le livre, de le méditer et de voir au-delà de ses intentions avec des yeux neufs Didier Sénécal précise à son tour que le comble de la célébrité c'est de donner naissance à un adjectif [ la postérité rend hommage à des écrivains et leur applique une petite couche d'immortalité. La combinaison de ces deux citations permet de se demander quels sont les autres moyens employés dehors de la réécriture) pour rendre hommage. [...]
[...] Cette réécriture révèle un non- enrichissement de l'œuvre. Le premier ouvrage, issu d'une série encore inachevée n'apporte que très peu d'éléments supplémentaires au lecteur. En effet, sa première série relate des aventures de cinq adolescents devant se dresser contre des entités maléfiques pour éviter que le mal à l'état pur règne sur la Terre. Dans ses nouveaux ouvrages, l'auteur n'a pas modifié grand-chose. L'histoire est la même (cinq adolescents aux pouvoirs étranges luttant contre des entités aussi âgées que le monde). [...]
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