Il est vrai que la poésie possède de nombreuses fonctions. Les poètes ont chacun leur avis sur ce sujet : Gautier, par exemple, pense qu'elle est uniquement destinée à créer du beau, alors qu'Hugo croit en son utilité dans la défense d'idées et la dénonciation. Le poète, tel Baudelaire dans l' « Albatros », peut se considérer comme étranger au monde réel, libre et gracieux tant qu'il évolue dans son élément ? la poésie ? mais inadapté et pataud dès qu'il s'agit pour lui de retrouver réalité. Au contraire, il peut se faire porte-parole des humains en temps de crise, tel Eluard, au coeur de la Résistance dans « Honneur des poètes », durant la Seconde Guerre mondiale.
[...] On peut aussi soulever le cas du surréalisme, mouvement littéraire de l'entre-deux guerres centré sur le rêve et l'influence du hasard, au travers par exemple de fréquentes associations de termes et d'images irréalistes. On reconnaît là une volonté des poètes de s'éloigner le plus possible de la logique et de la réalité humaine qui faisaient des ravages à cette époque. Ce courant se situe en effet au beau milieu des tensions géopolitiques européennes et des dérives idéologiques sanglantes initiées par les dictateurs alors au pouvoir en Allemagne et en Italie, entre autres.
[...] On en vient alors naturellement à la transfiguration du réel par la métaphore, procédé très présent en poésie.
Le mouvement qui est le plus représentatif de cette méthode est la Poésie du Quotidien. Ainsi, des poètes comme Ponge, avec son poème « Le pain » pouvant aussi rappeler le voyage par sa référence cartographique, ou Réda dans « La bicyclette », transforment des objets banals en objets extraordinaires, voire magiques. D'autres, tel Baudelaire, rendent la laideur et même l'horreur belles. On cite bien sûr « Une charogne », extraordinaire exercice de style suivant la logique, évoquée précédemment, des Fleurs du Mal, puisqu'il va jusqu'à se servir de la charogne qu'il décrit pour faire une déclaration d'amour. (...)
[...] La poésie nous éloigne-t-elle du réel ou nous permet-elle de mieux le percevoir ? Il est vrai que la poésie possède de nombreuses fonctions. Les poètes ont chacun leur avis sur ce sujet : Gautier, par exemple, pense qu'elle est uniquement destinée à créer du beau, alors qu'Hugo croit en son utilité dans la défense d'idées et la dénonciation. Le poète, tel Baudelaire dans l' Albatros peut se considérer comme étranger au monde réel, libre et gracieux tant qu'il évolue dans son élément la poésie mais inadapté et pataud dès qu'il s'agit pour lui de retrouver réalité. [...]
[...] En témoignent ses nombreux poèmes engagés, parmi eux Mélancholia dénonçant le travail des enfants, et L'Echafaud contre la peine de mort. Enfin, la poésie peut suggérer l'inconscient qui explique parfois nos actes. En cela, elle fait le lien entre l'irréel et le réel. On trouve cette connexion dans Aube de Rimbaud. Ce poème décrit un paysage onirique où l'aube est personnifiée dans un rêve d'enfant pour, en réalité, représenter le passage de l'enfance à l'âge adulte. Le rêve évoqué a en fait une part d'érotisme qui marque la perte d'innocence. [...]
[...] La poésie peut donc aussi nous faire mieux percevoir la réalité. Pour certains d'entre eux, les symbolistes notamment, le poète serait comme un déchiffreur du monde. On peut s'attacher en premier lieu à l'opinion de Victor Hugo qui considère le poète comme le prophète qui voient quand les peuples végètent. Pour lui, la poésie est avant-gardiste dans le sens où elle permet à la société d'évoluer en poussant plus ou moins discrètement les hommes qui la composent à la réflexion. [...]
[...] C'est donc parfois en s'éloignant de la réalité que la poésie nous permet de mieux percevoir le réel. En effet, la prise de recul aide souvent à une meilleure compréhension et à l'acquisition d'une certaine lucidité face à une situation donnée. La poésie dispose de nombreux moyens pour nous y aider : elle voit au-delà des apparences trompeuses, son langage reflète bien la complexité de l'expérience humaine, elle suggère les mystères du monde. Le poète est à la fois dans et hors du monde, il assure le lien entre le dicible et l'indicible : il a les pieds ici, les yeux ailleurs disait Victor Hugo. [...]
[...] Dans cette chanson l'auteur exprime sa nostalgie du temps passé et de l'amour perdu avec un lyrisme à la musicalité et aux sentiments d'une grande intensité. L'émoi amoureux est lui aussi un grand thème lyrique. On le retrouve par exemple dans Marie, qui voudrait votre beau nom tourner de Ronsard. Le poète se sert alors de son œuvre pour déclarer son amour, inviter la femme aimée à l'aimer en retour, et donner au lecteur sa vision de l'amour qui s'inspire ici de l'Epicurisme et de la philosophie du Carpe Diem. [...]
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