Dans "Le Pain", Le Parti pris des choses, Ponge donne une vision renouvelée du pain : l'adjectif « merveilleuse » montre l'étonnement et l'admiration du poète qui regarde le pain comme s'il le voyait pour la première fois. Ensuite il compare la croûte du pain à un massif montagneux : « comme si on avait sous les mains les Alpes, le Taurus ou la Cordillière des Andes ».
- Dans sa lettre à Demeny, Rimbaud considère le poète comme un voyant : il pénètre dans l'inconnu, découvre un monde nouveau qu'il doit faire découvrir aux hommes à travers ses poèmes. Le poète est donc chargé de reconstruire le monde. C'est ce qu'il fait dans le poème "Aube" : il crée un monde merveilleux doué d'une vie autonome. Cette animation de la nature est soulignée par des personnifications : « et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. », « une fleur qui me dit son nom », « Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins ».
[...] La poésie repose sur le langage. Elle doit interpeller le lecteur par des images frappantes, le séduire par sa musicalité et son rythme. Quelle que soit la fonction choisie, le poète doit allier la forme (jeu sur le langage, les sonorités) et le fond (le message qu'il veut faire passer).
- Un poème qui se contenterait de dénoncer sans accorder d'importance aux images, aux sonorités, ne passerait pas à la postérité.
Ex : Le succès des Châtiments tient au style d'Hugo et à l'émotion qui émane de ses poèmes cf récit pathétique de la mort d'un enfant innocent et de la souffrance de sa grand-mère dans "Souvenir de la nuit du 4". (...)
[...] La poésie permet de dévoiler Le poète renouvelle notre vision du monde : il nous montre ce que nous ne voyons pas ou ne voyons plus car notre regard est voilé par l'habitude. - Cocteau définit ainsi la poésie : L'espace d'un éclair nous voyons un chien, un fiacre, une maison pour la première fois. Voilà le rôle de la poésie. Elle dévoile dans toute la force du terme. Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement. [...]
[...] De même le terme bouche fait référence à l'acte poétique et à la consommation du pain. Enfin l'adjectif panoramique évoque une étendue de paysage grandiose soulignée par la comparaison du pain à un massif montagneux, et désigne aussi une nouvelle façon de voir le pain. - Dans le poème en vers libres Bon Dieu, de bon Dieu, que j'ai envie d'écrire un petit poème L'Instant fatal, Queneau joue avec les mots comme le montrent les néologismes faisant référence à l'acte poétique : enrime enrythme enlyre enverse enprose Il joue aussi sur les sonorités : assonance en dans les trois premiers néologismes. [...]
[...] Grâce à sa maîtrise du langage il fait passer son message en utilisant des images frappantes. - Le poète engagé devient alors un guide qui éclaire les hommes et les incite à s'engager à leur tour. Ex : Dans Ce Cœur qui haïssait la guerre L'Honneur des poètes, Desnos incite la population française à lutter pour la liberté et à se révolter contre le nazisme : [ ] c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la France. [...]
[...] Quelle que soit la fonction, le poète nous révèle à nous même Qu'il soit engagé ou lyrique, qu'il dévoile ou qu'il accorde de l'importance à l'esthétique, le poète communique avec le lecteur et veut lui faire partager des sentiments, des pensées universelles, communes à tous les hommes. - Face au reproche d'une poésie trop intimiste, Hugo dit dans la préface des Contemplations : On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi : Parlez-nous de nous leur crie-t-on. Hélas ! [...]
[...] Ex : Dans Melancholia Les Contemplations, Hugo dénonce le travail des enfants : Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit? / Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules; / Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement / Dans la même prison le même mouvement. A la fin du poème il le condamne violemment : Que ce travail, haï des mères, soit maudit! / Maudit comme le vice où l'on abâtardit, / Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème! [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture