Le sujet : " La mise en scène de la tromperie", s'appuie sur " La Farce de Maitre Pathelin", édition Jean Dufournet, Paris, GF Flammarion ( Littérature du Moyen Age), 1986 ou l'édition traduite en français de Michel Rousse, Paris, Gallimard ( Folio), 1999.
[...] Le simple fait qu'il y ait été est également nié, s'il n'y a pas été, il n'a pas pu non plus acheter cette étoffe. Nous pouvons relever un comique particulièrement poignant aux vers 635 - 63, où Pathelin prétend confondre le drapier avec un médecin : « Il m'en fault l'argent, maistre Pierre. - Ha, maistre Jehan, plus dur que pierre, J'ay chié deux petites crotes, ». Plus que de l'incompréhension, la visite du drapier et même sa personne sont tournées en ridicule. Guillaume n'a véritablement aucune raison d'être là. [...]
[...] Une fois encore, la communication ne passe pas. Le langage est utilisé pour bloquer l'interaction, ce qui sert la tromperie. Incapable de ne pas mélanger ces deux histoires, Guillaume ne peut s'expliquer clairement. Pathelin donne le change face au juge et au drapier, mais se permet des apartés au berger qu'il félicite. Une fois encore, face au stratagème qui lui est présenté, Guillaume va jusqu'à oublier ce qui l'amenait au tribunal au premier lieu, vers 1441 : « Quelz moutons ? [...]
[...] Ainsi, le berger passera pour fou et impossible de le faire condamner. Le lecteur peut commencer à douter du portrait du personnage au vers 1195 : « Monseigneur, si je ne vous paye a vostre mot, ne me croiès jamais. » Nous avons ici un premier malentendu, puisque Pathelin pense qu'il s'agit du prix fixé, mais pour le berger, cela ne renvoit qu'au bêlement qui lui a été conseillé, donc au seul mot « bée ». Il s'agit aussi de faire crédit ici, et non seulement de croire la parole donnée. [...]
[...] Thibaut Agnelet est au service de Guillaume. Il est assigné par son maitre à comparaitre au tribunal, accusé d'assommer des bêtes et de les manger, ce qui bien sûr, n'est pas profitable aux affaires de son employeur. Dès le vers 1042, Guillaume se trompe d'affaire, ce qui présage le qui pro quo final : « six aulnes, - dis je, l'essemage de mes bestes ». Il tente de protester de son innocence, mais ceci ne menant nulle part, le berger s'en va demander de l'aide à Pathelin. [...]
[...] Sa dernière phrase est très révélatrice de la tromperie qui est en train de se jouer au vers 347 : « Or n'est il si fort entendeur qui ne treuve plus fort vendeur » La seconde action s'ouvre sur le début de la confrontation entre le drapier et Pathelin. Guillaume vient chercher son dû, espérant par la même occasion de profiter de la dinde qui lui a été promise. C'est Guillemette qui l'accueille, déjà dans le rôle préconisé par Pathelin. Au lieu d'accueillir cet homme dans son foyer, elle l'exhorte déjà de « parlés plus bas » au vers 508. Dès la première parole, la communication ne se réalise pas, il n'y a pas d'interaction possible. [...]
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