[...] Convaincre, persuader, délibérer : quels sont les procédés de l'argumentation ? Cette problématique s'applique à toutes les situations argumentatives, à travers les époques. On peut tout d'abord se rapporter à l'Antiquité et à l'art de la rhétorique, dans lequel de nombreux orateurs, tels Démade, Démosthéne, etc., ont brillé. De toute évidence, le siècle des Lumières illustre également à merveille la volonté de faire adhérer le peuple à un idéal. Pour finir, au coeur du XXIe siècle, la publicité n'est-elle pas l'exemple le plus probant du désir permanent de remporter l'adhésion du public ?
Il est nécessaire d'étudier dans quelle mesure susciter l'intérêt du public est la première condition à une bonne argumentation. Il conviendra ensuite d'appréhender les différents genres littéraires utilisés pour atteindre un objectif argumentatif.
[...] Au coeur de la fiction, l'auteur use souvent de légèreté pour parvenir à la connivence du lecteur par le rire. Par les clins d'oeil envoyés par l'auteur, le rire instaure directement un climat de complicité. Dans L'Avare de Molière, nous nous moquons en choeur de l'avarice disproportionnée d'Harpagon. Dans Tartuffe, du même auteur, nous rions d'Orgon, dupe de l'hypocrisie du héros éponyme. Le rire permet d'accompagner la réflexion du divertissement, par exemple dans le cas de la satire d'un défaut ou d'une catégorie de personnes. Ainsi, La Bruyère nous offre-t-il, dans Les Caractères, une satire élégante de la Cour : «cette contrée», où l'on est «embarrassé dans une épaisseur de cheveux étrangers». Cette périphrase, traitant du port de la perruque, ne peut que faire sourire le lecteur, qui s'arrête alors sur la vision de l'auteur pour y adhérer ou pour la compléter de son propre jugement. (...)
[...] Littérature et procédés argumentatifs I. Introduction Si certains objets d'étude abordés en Français durant l'année scolaire semblent, à première approche, ne pas avoir d'intérêt et d'utilité immédiate, le thème de l'argumentation s'inscrit directement dans l'actualité. Convaincre, persuader, délibérer : quels sont les procédés de l'argumentation ? Cette problématique s'applique à toutes les situations argumentatives, à travers les époques. On peut tout d'abord se rapporter à l'Antiquité et à l'art de la rhétorique, dans lequel de nombreux orateurs, tels Démade, Démosthéne, etc., ont brillé. [...]
[...] Tout d'abord, abordons le conte philosophique, dont Voltaire est le plus illustre représentant. Il s'agit de la parodie d'une conte traditionnel On y retrouve un univers fantaisiste, des péripéties incroyables, mais l'optimisme y est tourné en ridicule. Avec Candide, Voltaire se fixe comme objectif de détruire les propos du philosophe allemand Leibniz, selon lequel «tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles». C'est en racontant les horreurs auxquelles le héros naïf va être confronté, en utilisant de nombreux procédés ironiques, que l'auteur parvient à choquer le lecteur pour le faire adhérer à son opinion, qui est, bien entendu, totalement opposée à celle de Leibniz. [...]
[...] Conclusion Malgré ses airs de conte fantastique, cette légende est vraie d'un bout à l'autre . Cette phrase d'Alphonse Daudet, à propos de son œuvre La légende de l'homme à la cervelle d'or, résume parfaitement un aspect essentiel de l'argumentation : le recours à la fiction. Contes philosophiques, fables, utopies et contre-utopies, ou encore paraboles, pamphlets, etc. : les genres littéraires à visée argumentative sont divers et nombreux. Ces apologues ont pour mission de permettre au lecteur d'atteindre la vérité, ou en tout au moins la vision que l'auteur possède d'elle. [...]
[...] En amenant son lecteur à s'émouvoir sur le sort des personnages, il l'invite à faire preuve de sensibilité, voire tout simplement d'intérêt, face à certaines situations. Face à la succession de malheurs atroces dont est victime le héros voltairien Candide, le lecteur se met à sa place et s'émeut de son triste destin. Le pauvre jeune homme assiste à une «boucherie héroïque», est condamné à un «bel autodafé», etc. Est-ce normal, est-ce tolérable ? se demande alors le lecteur. Après l'émotion suit la réflexion et la prise de conscience, indispensables à l'aboutissement d'une argumentation. III. [...]
[...] Rabelais propose son abbaye de Thélème comme utopie dans Gargantua, Voltaire son Eldorado dans Candide, etc. L'utilité de l'utopie est de présenter l'idéal recherché par l'auteur et donner envie au lecteur d'agir en vue de parvenir à une ébauche de cet idéal. Dans la même optique, la contreutopie dépeint un monde affreux. Cela permet de mettre en garde le public contre les risques encourus par l'humanité et de le déterminer à tout faire pour les éviter. Par exemple, dans 1987 de Georges Orwell, et dans Fahrenheit de Ray Bradbury, chaos et oppression règnent en maître. [...]
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