S'il est bien une valeur qui soit au coeur des préoccupations du courant culturel européen développé à la Renaissance, l'humanisme, c'est l'éducation. Renouant avec la tradition gréco-latine, les intellectuels de l'époque manifestent un vif appétit de savoir, considérant que l'homme est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées. Ainsi, ils estiment que mieux éduquer les enfants, c'est en effet ouvrir la voix à des hommes meilleurs qui seront susceptibles de réformer les gouvernements et par là-même le monde. Tout naturellement et durant tout le XVIème siècle, se multiplient des traités d'éducation, comme Le Livre du courtisan (1528), manuel de savoir-vivre de Castiglione qui eut un vif succès en France mais aussi dans les cours européennes, ou encore Le Prince (1532) de Machiavel. En quoi la réflexion sur l'éducation est-elle caractéristique de l'humanisme ? Quels rapports entretient-elle avec l'humanisme et avec le siècle de la Renaissance ?
Pour répondre à ces questions, nous envisagerons d'abord les caractéristiques du programme d'éducation des humanistes, avant de montrer qu'il reflète la modernité de ce courant culturel. Enfin, nous nous interrogerons sur les relations entre l'éducation humaniste et le XVIème siècle.
Du début à la fin de la Renaissance, les humanistes notamment français, de Rabelais à Montaigne en passant par Ronsard et Du Bellay, partagent un certain nombre de convictions quant à l'éducation (...)
[...] En quoi la réflexion sur l'éducation est-elle caractéristique de l'humanisme ? Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les textes du corpus, les œuvres que vous avez étudiées en classe et celles que vous avez lues. S'il est bien une valeur qui soit au cœur des préoccupations du courant culturel européen développé à la Renaissance, l'humanisme, c'est l'éducation. Renouant avec la tradition gréco-latine, les intellectuels de l'époque manifestent un vif appétit de savoir, considérant que l'homme est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées. [...]
[...] La première est qu'il peut lasser : chez les sophistes, Gargantua passait quelque méchante demi-heure, les yeux assis sur son livre ; mais (comme dit le comique) son âme était en la cuisine La seconde, plus importante, a tendance à faire méconnaître le monde. Il faut donc se livrer à des expériences variées pour étudier convenablement. Ainsi, Montaigne accorde une grande importance à l'éducation par le voyage, source de rencontres inattendues et de découvertes surprenantes, se positionnant là en digne précurseur des Lumières, et notamment des voyages initiatiques de Candide, Zadig ou autres Lettres persanes. De plus, les humanistes proposent l'éducation conjointe du corps et de l'esprit. [...]
[...] Le programme d'éducation humaniste envisage la formation du corps et celle de l'esprit, grâce à un va-et-vient entre les livres et l'expérience. Une telle conception de l'enseignement s'inscrit parfaitement dans le mouvement humaniste en ce qu'il a de plus moderne, mais reflète aussi l'époque à laquelle elle appartient. En ce sens, elle réjouit et déçoit à la fois, et laisse augurer d'autres réflexions comme celles des Lumières par exemple. [...]
[...] L'éducation humaine reflète également une autre caractéristique de la pensée humaniste, la soif de savoir. La Renaissance se distingue du Moyen Âge par un appétit gigantesque de savoirs, et de savoirs variés. On se refuse à distinguer les lettres et les sciences dans un désir de mieux connaître et comprendre le monde. Ainsi, Gargantua lit et commente les Saintes Écritures, étudie le ciel et les astres, pratique divers sports et s'intéresse à l'arithmétique. Si Rabelais met en scène des géants qui ne cessent de manger et de boire avec un enthousiasme comique, c'est que la curiosité qui caractérise la première partie du XVIe siècle est démesurée. [...]
[...] Enfin, nous nous interrogerons sur les relations entre l'éducation humaniste et le XVIème siècle. Du début à la fin de la Renaissance, les humanistes notamment français, de Rabelais à Montaigne en passant par Ronsard et Du Bellay, partagent un certain nombre de convictions quant à l'éducation, mettant au premier plan de leurs préoccupations le développement des qualités essentielles de l'être humain et affirmant la dignité et la valeur de tous les individus. Les circonstances politiques comme les inventions techniques font des humanistes de fervents défenseurs de la lecture. [...]
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