Dissertation sur le genre poétique, thèse de Riffaterre, sensibilité, intellect, dépaysement du lecteur, historicité de la littérature, quête de soi, aliénation, André Breton, Paul Valéry
Michel Riffaterre écrit dans "La Production du texte" en 1979 : "Le propre de l'expérience littéraire, c'est d'être un dépaysement, un exercice d'aliénation, un bouleversement de nos pensées, de nos perceptions, des expressions habituelles" - tel est le sens de la réplique d'André Breton à Paul Valéry : "le poème doit être une débâcle de l'intellect. Il ne peut être autre chose." Il faut discuter la thèse de Riffaterre. C'est un sémiologue français émigré aux États-Unis, à tel point qu'il se fait appeler "Mickael".
[...] Aliénation qui peut être prise du côté du lecteur et du côté du lecteur. Cette théorie de l'inspiration se retrouve à partir de la pratique de l'écriture automatique chez les surréalistes que Breton présente explicitement comme un effort pour remettre en faveur l'inspiration. Or la poésie n'est pas nécessairement une rupture et une mise à distance de la raison : elle peut être aussi une "fête de l'Intellect" et une quête de soi 1 En effet la poésie n'est pas forcément une rupture, cette vision tend en effet à nier l'historicité de la littérature et à ériger le geste de Breton en argument d'autorité valable universellement pour toutes les époques, or la poésie repose aussi sur une tradition, sur la permanence de certaines formes, comme le sonnet ou l'alexandrin ou de certains termes comme le lyrisme poétique Les poètes à avoir écrit un recueil en l'honneur de la femme aimée sont nombreux, Pétrarque qui écrit "le Canzoniere" en l'honneur de Laure sa bienaimée dont il serait tombé éperdument amoureux en avril 1327 dans l'Église Sainte Claire à Avignon. [...]
[...] Interprétation au sens ou la réplique de Breton est "débâcle de l'intellect" se place du côté de l'auteur. Débâcle : vocabulaire militaire, retrait massif. Ou quand la glace se brise, la rupture de la glace qui couvre un cours d'eau. Usage métaphorique du terme débâcle, le poème est une rupture. Écriture automatique, sorte d'abandon de la raison. Le poème contre le logos et le discours rationnel. Opposition Logos / Mythos. [...]
[...] Dissertation sur le genre poétique Michel Riffaterre écrit dans La Production du texte - 1979 "Le propre de l'expérience littéraire, c'est d'être un dépaysement, un exercice d'aliénation, un bouleversement de ne nos pensées, de nos perceptions, des expressions habituelles - tel est le sens de la réplique d'André Breton à Paul Valéry : " le poème doit être une débâcle de l'intellect. Il ne peut être autre chose." Il faut discuter la thèse de Riffaterre. C'est un sémiologue français émigré aux EU, à tel point qu'il se fait appeler "Mickael". Expérience littéraire qui envisage les deux pôles de la création artistique. Idée de désordre suscité par la lecture ou l'écriture d'un ouvrage, délocalisation. Définie par une triade de mot. Aliénation : être dépossédé de soi. [...]
[...] Voir « Le cimetière Marin », de Valéry. Lyrisme volontairement contenu, il condamne les épanchements de la poésie romantique, phrase que condamnerai Valéry : Lamartine, Les recueillements poétiques - 1839 - "la poésie, c'est le chant intérieur [ . ] je passe quelques heures assez douces à épancher sur le papier, dans ces mètres qui marquent la cadence et le mouvement de l'âme, les sentiments, les idées, les souvenirs, les tristesses, les impressions dont je suis plein." Inversement si l'on reprend le pole esthétique de l'œuvre, l'activité du lecteur peut être intellectuelle aussi, les compétences herméneutiques du lecteur sont plus que jamais sollicités pour lire ou déchiffrer un poème de Mallarmé et de Valéry, et de ce point de vue la poésie ne saurait se réduire à une forme d'abandon à une forme d'épanchement de la sensibilité, elle est moins du côté de la spontanéité que du côté du travail Si la poésie implique un détour par l'autre une sortie de soi, il faut souligner à quel point cette aliénation est souvent un moyen de revenir à soi. [...]
[...] Poème 6 : poète travailleur comme tous, inscrit dans le monde, citoyen comme aux tous, préoccupé comme aux tous des problèmes comme eux tous. Subtilement engagé, dimension politique, société ou chacun pourrait écrire. Poème 4 : recette, art poétique paradoxal puisque le poète est invité à se placer devant les choses à les regarder sans y toucher, sans les transformer, sans tenir un discours lyrique ou métaphysique sur le platane. La poésie s'épuise dans une contemplation silencieuse du réel, même idée dans le poème 7 ou le poème 8. [...]
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