Premièrement, la pièce reflète, intentionnellement ou non, la société de son temps. Les comédies de Molière sont des comédies de moeurs qui dépeignent avec humour les vices du XVIIe (...)
[...] La poésie de Jean Racine ou de Giraudoux émeut hors de toute époque. Puis des répliques comme Va, je ne te hais point (Corneille, Le Cid) ou encore Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom, ou si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je cesserai d'être une Capulet (Shakespeare, Roméo et Juliette, II, restent des phrases d'anthologie, des sommets de beauté par la passion et le lyrisme qu'elles expriment. [...]
[...] Premièrement, la pièce reflète, intentionnellement ou non, la société de son temps. Les comédies de Molière sont des comédies de mœurs qui dépeignent avec humour les vices du XVIIe comme le second titre de Cinna, la Clémence d'Auguste, évoque la monarchie absolue. L'exemple caractéristique du théâtre reflet contemporain est la réécriture : celle-ci pousse à l'actualisation d'un mythe par exemple : Œdipe Roi ou d'une œuvre et donc la pérennisation des questions essentielles que l'un ou l'autre pose. La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux reprend ainsi le mythe de l'Illiade d'Homère tout en ancrant l'œuvre dans une appréhension de la guerre, faisant écho à la Seconde Guerre Mondiale. [...]
[...] Un reflet qui révèle des problématiques et qui laisse des suggestions, des pistes de réponse à chacun. C'est ainsi que le rôle du dramaturge et par extension du théâtre ne se bornent pas seulement à dresser un portrait critique et contemporain ; non seulement cet aspect, ils véhiculent des sentiments humains, parfois, voire souvent, une exacerbation des passions. Le théâtre, c'est la rencontre d'acteurs, de spectateurs, de metteurs en scène, et d'un texte. C'est ce qui fait son universalité et son caractère intemporel : car cette rencontre contribuera toujours à la création d'émotions, de sentiments, qui seront toujours proches de nos sociétés mais surtout proches de l'Humain. [...]
[...] Pensez- vous que cette affirmation rende totalement compte de la fonction du théâtre ? Précurseur du classicisme, contemporain de la Renaissance anglaise et du théâtre élisabéthain, William Shakespeare a tout le long de sa vie défendu la beauté de la scène. Il innove le genre en mélangeant rêve et gloire, horreur et jalousie ; ses pièces comme Songe d'une nuit d'été ou Othello transposent le théâtre en Art. Dans Hamlet, le tragédien évoque à travers son personnage le rôle originel du théâtre : celui de présenter au siècle même et à la société de ce temps quels sont leur aspect et leur caractère Mais le théâtre et le dramaturge ne se bornent-ils seulement à être le miroir de leur société contemporaine ? [...]
[...] Conséquemment la volonté d'engagement ne peut qu'ancrer le théâtre dans son époque. Néanmoins, l'existence de liens étroits avec une époque déterminée ne permet pas de rendre compte du caractère universel des œuvres et intemporel du Théâtre, qui prend ici la valeur de l'Art. En effet, le théâtre crée des types, des caractères, des personnages, caractéristiques de toutes les époques. Dans son Paradoxe sur le Comédien, Denis Diderot définit le rôle de l'acteur comme celui de copiste rigoureux [ ] et observateur continu de nos sensations : par conséquent on peut dire que le théâtre est le reflet des caractères populaires, universels humains ainsi l'Harpagon de Molière qui est aujourd'hui devenu un nom commun et un sobriquet dans le langage français courrant. [...]
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