Dissertation entièrement rédigée sur la problématique du temps et de ses effets en poésie. La période étudiée concerne essentiellement la modernité. La réflexion est approfondie avec de nombreuses références universitaires et philosophiques sur le temps. Le plan s'articule autour de trois axes majeurs : un parcours diachronique de l'esthétique du temps de la poésie médiévale aux œuvres modernes puis l'analyse des images poétiques pensées en rapport avec les principaux concepts philosophiques du temps. Enfin, une réflexion sur le rapport des poètes à l'inéluctabilité du temps.
[...] Il est important de remarquer la création d'un continuum espace-temps où le mouvement de la femme est générateur de sa propre temporalité de même que le poète immobile implique un temps gelé, fixe. Le vers « Ailleurs, bien loin d'ici trop tard jamais peut-être » témoigne de cette intrication du temps et de l'espace. Le passage du temps inscrit dans le mouvement physique se retrouve aussi chez Tardieu : « J'ai regardé par la fenêtre : / j'ai vu passer des enfants. / Une heure après, c'étaient des gens. [...]
[...] Il faut donc postuler un troisième temps : celui de l'accès à l'œuvre, de l'acclimatation esthétique du public, par essence toujours en deçà du poète visionnaire : « Certains hommes sont des collines / Qui s'élèvent d'entre les hommes / Et voient au loin tout l'avenir[19] ». Ce temps d'accès à l'œuvre n'est pas une pensée conceptuelle sur la poésie et donc oublieuse des poèmes comme le montre Baudelaire. Poète moderne par excellence, son étude révèle qu'il s'inscrit dans un autre temps que celui de ses contemporains. Le poème « A une passante » offre une combinaison complexe entre le passage d'une femme dans la rue qu'observe le poète et le passage des temps. [...]
[...] Boris Vian, « Un Jour », in Je voudrais pas crever. Boris Vian, « Le temps de vivre ». In Emmanuel Caquet, Diane Debailleux, Leçon littéraire sur le Temps coll. P.U.F, éd. Major. Ibid. Pierre de Ronsard, « Quand vous serez bien vieille » in Sonnets pour Hélène, II Charles Baudelaire, « L'Horloge » in Fleurs du Mal. Ce que le philosophe Walter Benjamin appelle le hic et nunc, l'ici et le maintenant. Alphonse de Lamartine, « Le lac » in Méditations Poétiques. [...]
[...] Pour appuyer le travail du temps dans cette œuvre, Queneau ajoute: « En comptant 45s pour lire un sonnet et 15s pour changer les volets à 8 heures par jour jours par an, on a pour plus d'un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des années bissextiles et autres détails) ». Guillaume Apollinaire, « Les Collines ». Charles Baudelaire, « A une passante » in « Tableaux parisiens », Les fleurs du mal. Baudelaire est contemporain de l'invention de la photographie malgré une apparente attitude méprisante à son égard. Il s'agit moins d'une critique de la photographie que du public moderne. Ami de Félix Nadar (qui écrira un livre sur Baudelaire : Charles Baudelaire intime : le poète vierge, 1911) il posera aussi pour les portraitistes Carjat et Neyt. [...]
[...] [ ] Voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde. » in Charles Baudelaire, Le peintre de la vie moderne.; Jean Tardieu, Le fleuve caché, Gallimard. Nous pouvons supposer que lorsqu'Apollinaire supprime toute marque de ponctuation dans son recueil Alcools, c'est par une volonté de laisser au lecteur le loisir d'insérer ses propres rythmes et d'être dans un temps unique. Temps est lié par son étymon à printemps (composé de l'a.fr. prins et du lat. primus tempus « la bonne saison »). [...]
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