Consignes: Rédigez une dissertation critique d'au moins 900 mots dans laquelle vous développerez un point de vue critique a l'aide d'argument cohérents pour répondre a la question suivante:
Dans l'extrait proposé, est ce que la femme est tout-puissante?
[...] la maitrise de soi . surtout n'être jamais vaincu par sois » (page 14, Le torrent, Anne Hébert, 1950). Ce monologue, presque psalmodié, révèle une partie de la faiblesse du personnage, de même que ses « mains déjà calmes » (page 14, Le torrent, Anne Hébert, 1950). Or cette mention suggère en creux que les mains de Claudine ont été agitées. Ainsi, la solidité apparente de Claudine cache en réalité une histoire et un personnage plus complexes, que l'on peut apercevoir grâce aux mentions éparses qui en sont faites. [...]
[...] En effet, si les signes de puissance de Claudine sont exprimés de manière explicite par François, le début de l'extrait comporte une mention symbolique forte du « large front ( . ) plus tard ravagé » (page Le torrent, Anne Hébert, 1950). L'emploi de la prolepse permet au seuil du portrait de Claudine de faire peser une forme de faiblesse sur le personnage : la décrépitude physique à venir. De la même manière, bien que Claudine frappe un homme, la conservation qui précède révèle une partie de son histoire : la femme a manifestement quitté le village suite à sa grossesse. [...]
[...] La toute puissance de la femme s'exprime également par le fait que même sans punition ou ordre spécifique, François reste immobile sur son lit « je n'osais bouger sur ma paillasse » (page 10, Le torrent, Anne Hébert, 1950). Ces compléments circonstanciels de lieux indiquent la position insignifiante qu'occupe l'enfant dans le foyer, et permettent de fait de renforcer celle de la mère. Par ailleurs, le fait que Claudine frappe un homme avec le bâton qui lui sert d'ordinaire à rentrer les vaches la place dans une position de supériorité physique. Avant ce coup symbolique, elle donne un ordre à l'homme : « je vous défends de me tutoyer, cochon » (page 13, Le torrent, Anne Hébert, 1950). [...]
[...] Cet extrait constitue donc la narration d'un retrait du monde dans l'attente d'un retour éclatant, destiné à laver son affront. Dans ce schéma, François fait figure de moyen par lequel l'honneur sera racheté : il deviendra, selon sa mère, prêtre. Il est à noter que si l'extrait constitue une sorte d'évasion ratée, la fin de l'extrait constitue paradoxalement l'ouverture du le monde avec l'évocation de la rentrée scolaire prochaine : on peut penser que l'épisode constitue donc la fin de la toute-puissance maternelle. [...]
[...] L'extrait s'ouvre sur la phrase « Nous étions toujours seuls. » (page Le torrent, Anne Hébert, 1950). Par conséquent, la puissance de Claudine ne s'exprime que relativement à celle de François, pour qui elle est une mère sévère. En réalité, dès le premier contact avec l'extérieur, François peut observer un comportement différent de la part de sa mère, qui semble nerveuse. La narration de cet épisode renseigne le lecteur sur l'histoire de Claudine, dont on suppose qu'elle a quitté le village après s'être trouvée enceinte d'un inconnu, surtout après le qualificatif « avenante » par le vagabond. [...]
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