Dissertation sur la phrase de Baudelaire : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or. »
Introduction, plan et conclusion rédigé.
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[...] Le serpent qui danse : La femme, sensuelle et envoûtante, permet l'accès à l'Idéal, mais comme dans Hymne à la Beauté, elle est à la fois ange et démon, tentatrice et innocente. Cette ambivalence, où alternent froideur et chaleur, et plus généralement la fusion des contraires (« or » et « fer », « doux » et « amer ») fait de la bien-aimée une véritable fleur du mal. Le pouvoir hypnotique du serpent qui ensorcelle le poète est aussi une métaphore de la poésie. [...]
[...] Il en va de même pour Rimbaud, qui met à l'honneur la laideur repoussante d'un corps loin de toute bienséance et des canons habituels de la pudeur. De par leur extrême sensibilité et leur volonté créatrice et novatrice, même s'ils traitent des sujets les plus profanes, voire infâmes, l'un comme l'autre portent un nouveau regard sur les objets les plus abjects et, plongeant dans la fange, ils en retirent d'étonnants trésors de beauté, montrant que le quotidien le plus sordide peut devenir œuvre d'art. [...]
[...] Il nous montre donc ici un portrait dépréciatif qui représente le contre-blason. Summum de la parodie et du désir de provoquer : rime finale « Vénus » / « anus », alliant le sacré et le profane, le sublime et la laideur, la boue et l'or. Mais ce prosaïsme qui semble dominer dans le texte est contrebalancé par l'oxymore « Belle hideusement », écho du beau qui pour Baudelaire « est toujours bizarre » : lyrisme de la laideur, transcendée par le traitement poétique. [...]
[...] Dissertation « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or. » Lorsque paraît en 1857 l'œuvre la plus célèbre de Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, celle-ci fait scandale et la société bien-pensante du Second Empire juge sévèrement ce recueil dans lequel son auteur n'hésite pas à s'aventurer « au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ». Le poète plonge alors dans la fange pour en tirer une étonnante forme de beauté. « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il ainsi dans un épilogue des Fleurs du mal resté inachevé. [...]
[...] I - Signification de la phrase : L'or et la boue la boue : Décomposition, péché, monde vulgaire, triste réalité. L'or : perfection, bonheur, pureté. Ces deux notions semblent donc opposées, voire contradictoires, mais elles sont aussi en réalité complémentaires. Le poète cherche à sculpter une matière laide ou triviale pour en façonner un objet précieux et rare, comme un alchimiste transmutant un métal en or. Les fleurs du Mal Le titre même de son œuvre majeure fait référence à cette idée : Baudelaire veut tirer des fleurs du mal, c'est-à-dire transformer la laideur du réel en beauté, la souffrance métaphysique qu'il ne cesse de ressentir en élévation spirituelle par la puissance de son verbe. [...]
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