On a pu voir, à travers l'étude de La vie antérieure, les liens précurseurs de Baudelaire avec l'expression artistique symboliste à venir.
[...] Elle a recours aux métaphores, aux allégories, à un vocabulaire travaillé et souvent hermétique, aux références à l'Antiquité, aux mythes et aux légendes. Elle convoque enfin, en un seul poème, les différentes expériences des sens et leur communication dans les synesthésies, telles que Baudelaire les a définies. Nous nous interrogerons donc en un premier temps, dans l'analyse de La vie antérieure, sur la présence des thèmes symboliques dans le poème. Puis, dans un deuxième temps, nous étudierons comment les procédés poétiques concourent à créer une oeuvre qu'on peut qualifier de symboliste. Le mystère apparaît dès le titre. [...]
[...] Toutefois les impressions produites sur le poète par ce qu'il contemple priment sur la description du paysage. Une série de qualificatifs renvoie à l'enthousiasme ressenti par lui: « vastes portiques », « mille feux », « majestueux », « solennelle et mystique », « tout-puissants accords », « riche musique », « splendeurs » . Le paysage se reflète même dans les yeux du contemplateur: « Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux », au point qu'il semble que ce soit le poète qui crée le paysage. [...]
[...] Comme chez les symbolistes plus tard, le poète est en constante recherche de « l'idéal », matérialisé dans les oeuvres par des évocations irréelles, que la réalité, avec tout son cortège de déceptions, peut à tout moment détruire. L'extrême beauté de La vie antérieure provient en grande partie de l'art avec lequel Baudelaire fait des mots et des vers une musique intérieure. Chaque strophe est constituée d'une seule phrase, qui se déroule avec lenteur et solennité, et où le poète développe des allitérations et assonances savamment intriquées. [...]
[...] Toutefois l'on ne peut réduire l'oeuvre du poète à cette dernière. Baudelaire aura été aussi le poète de la vie parisienne, notamment dans ses poèmes en prose, où il saisit des instantanés pris, comme le ferait un photographe, au cours de ses promenades dans Paris, mais aussi dans Les Fleurs du mal (on peut penser par exemple à son poème A une passante »). Il est également le poètes des pauvres et des malheureux, comme on peut le voir par exemple dans la section « Le vin » de son recueil poétique. [...]
[...] Par exemple dans la seconde strophe, assonances en ou: « Les houles en roulant ( . ) Les tout-puissants accord ( . ) Au couleurs du couchant», puis en « les image des cieux ( . ) mystique ( . ) riche musique ». Allitérations en « Les houles, en roulant les images ( . ) Mêlaient d'une façon solennelle ( . ) leur riche musique ( . ) Aux couleurs du couchant reflété » et en « roulant ( . [...]
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