Discours de la servitude volontaire, Contr'Un, Etienne de la Boétie, Athènes Périgourdine, Michel de Montaigne, La Réforme, querelles religieuses, massacre de la Saint Barthelemy, protestants, auteur engagé, Renaissance Française
Etienne de La Boétie est né le 1er novembre 1530 à Sarlat, petite ville proche de Périgueux. La jeunesse de La Boétie commence dans un milieu aisé et cultivé. La mort prématurée de son père, lieutenant particulier du Sénéchal de Périgord, va le pousser vers son oncle, le sieur de Bouilhonas qui se charge dès lors de son éducation. Bouilhonas est un ecclésiastique féru de droit, de lettres classiques et de théologie. Dès l'âge de 10 ans, Etienne de La Boétie est élevé dans le culte de l'Antiquité greco-romaine, marqué par l'humanisme fort en ce temps à Sarlat. L'évêque particulièrement influent de la petite ville, Nicolo Gaddi, est un cousin de la famille des Médicis. Il rêve de faire de son diocèse une « Athènes Périgourdine », très loin donc des clichés d'une Eglise Catholique obscurantiste
[...] Sa mission a pour but de préserver l'équilibre du parlement de plus en plus menacé au fil des drames religieux qui secouent le Midi Aquitaine. La Réforme s'étend rapidement alors que l'assemblée se conformant à l'orthodoxie catholique adopte une attitude loyaliste monarchiste. La Boétie, porté par sa rencontre avec Michel de l'Hospital, tente de mettre en pratique une politique de conciliation, pragmatique afin d'enrayer les brutalités et de rétablir l'ordre. Dans ses Mémoires (retrouvées en 1917), La Boétie expose avec une perspicacité exemplaire les conséquences politiques funestes qu'entrainent les querelles religieuses. [...]
[...] Il se forme une véritable pyramide sociale de la domination. À chaque niveau se trouvent de nouvelles personnes avides de dominer. Cela permet au tyran asservir les sujets les uns par le moyen des autres Étienne de la Boétie illustre ce principe une démonstration mathématique simple 5 ou 6 ont eu l'oreille du tyran. Ces 6 ont 600 qui profitent sous eux, et qui font de leurs 600 ce que les 6 font au tyran, ces 600 en maintiennent sous eux 6000 Une majorité a alors intérêt à la tyrannie. [...]
[...] D'autre part, ce discours a souvent trouvé un écho dans le monde politique ce qui lui a durablement fait perdre toute sa profondeur. La vision qui parait la plus juste aujourd'hui pour aborder ce texte semble être l'humanisme apolitique comme a pu l'énoncer Christophe Bauriau dans son ouvrage Qu'est-ce que l'humanisme ? Pourtant, de façon assez paradoxale sa pensée a marqué des générations de philosophes et de politologues. Ce texte est la base de toute la réflexion sur les comportements de dominations sociales. [...]
[...] Les luttes de Martin Luther King ou Gandhi, en mettant en pratiques le modèle théorique prôné par Étienne de La Boétie, l'ont confirmé par leur réussite . →Reste une dernière question chère à La Boétie à la fin de son texte : Si l'on est capable de sortir de la servitude, comme peut-on faire pour éviter d'y entrer ? Selon La Boétie il suffit tout simplement de garder l'esprit libre. Un tyran peut-il régner sur un peuple d'hommes libres ? [...]
[...] Elle a eu un commencement historique et n'est pas éternelle. La servitude pour La Boétie est contraire à la nature humaine : La nature, premier agent de Dieu, nous a tous créés et coulés, en quelque sorte au même moule, pour nous montrer que nous sommes tous égaux, ou plutôt frères. Cette phrase a été reprise par Rousseau dans la Préface de ces confessions On retrouve d'ailleurs une pensée étonnamment commune puisque pour Étienne de La Boétie, l'état de nature voudrait que les sociétés soient égalitaires et qu'à l'intérieur de ces sociétés, personne ne puisse détenir un pouvoir sur les autres. [...]
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