Le Merlin est une œuvre où la religion ne sert pas seulement de cadre dans la représentation des événements, mais où elle est corrélative à l'action puisqu'elle détermine et infléchit les actions des personnages en même temps qu'elle conditionne la réception du lecteur. A cause de cette double perspective, il est intéressant de se demander comment l'univers théologique s'intègre dans le roman et comment la société du MA se représente les motivations de l'action des hommes ou quelles sont les forces supérieures en présence, ce qui constitue une approche quasi sociologique.
Ce sujet pose le problème d'un cadre moral dans lequel Dieu, diable et péché situent une perspective axiologique ; Dieu est définitivement à l'extrémité du bien, le diable dans celle du mal et enfin le péché apparaît comme un point de bascule du bien vers le mal. Comment le Merlin représente-t-il cette ligne axiologique, en particulier à travers ses différents personnages ? Quel rôle Merlin joue-t-il à l'intérieur de cette diégèse ?
Enfin, en tentant de définir le péché, il faudra se demander quelle est la responsabilité réelle des pécheurs et, même, s'ils en sont. Auparavant, l'examen des stratégies d'évitement ou de surgissement du péché viendra confirmer la représentation binaire de la société du MA telle qu'elle apparaît dans le Merlin et nous permettra aussi de remarquer que la religion contamine tous les domaines.
[...] Une définition élargie du péché? 1. Politique et religion : la transgression et le péché Ici, c'est la différence entre le péché et la transgression sociale ou politique qui nous intéresse. Dans le Merlin, les transgressions sont aussi nécessairement des péchés, puisque toute la société est fondée sur un ordre religieux. P.59 : Vertigier épouse une femme étrangère à la religion de JC ; cet acte est un péché dans cette société où la religion contamine tous les domaines et en premier celui de l'amour et de l'union maritale. [...]
[...] dans quelle mesure cet acte était-il conscient ? Péché, défini par les théologiens : acte qui manque son but, révolte offensante à l'égard de Dieu qui s'est engagé envers son peuple ; avec cette définition, la sœur de la mère de Merlin, oui, sa tante, est-elle réellement un péchéresse ? Y-a-t-il une volonté de révolte dans sa perdition ? Est-elle le véritable sujet de sa révolte par rapport à la loi divine ou n'est elle qu'un objet de la manipulation ? [...]
[...] L'engrossement de la mère de Merlin en est une illustration. Contrairement au livre de Job, où les forces supérieures restent à l'écart, ici, elles interviennent directement dans le cours des événements. D'abord, avec Merlin, véritable double de JC à certains moments, ensuite avec la présence des démons et en particulier du démon incube. De ce fait, nous pouvons aussi considérer le Merlin, dans une certaine mesure, comme une application de la théorie des lois de la chrétienté, une mise en pratique, contre les assauts du diable. [...]
[...] Ce sujet pose le problème d'un cadre moral dans lequel Dieu, diable et péché situent une perspective axiologique ; Dieu est définitivement à l'extrémité du bien, le diable dans celle du mal et enfin le péché apparaît comme un point de bascule du bien vers le mal. Comment le Merlin représente- t-il cette ligne axiologique, en particulier à travers ses différents personnages ? Quel rôle Merlin joue-t-il à l'intérieur de cette diégèse ? Enfin, en tentant de définir le péché, il faudra se demander quelle est la responsabilité réelle des pécheurs et, même, s'ils en sont. [...]
[...] 156) Du coup, il répond aux principes de dénuement et de charité et distribue tous ses biens. Dans la vie de ce personnage Merlin apparaît donc comme le garant de la moralité de l'action. Vertigier : personnage plus complexe qu'Uter ou Pandragon ; il apparaît rapidement comme un pécheur selon les modes de représentation du péché dans ce roman : en effet, pour gagner le trône, il a recours à la ruse, pratique réservée au Malin : il laisse son peuple se faire massacrer par les Saxons et n'accepte de prendre part aux combats qu'à condition que Moine soit mort. [...]
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