Il semble que l'art de la narration occupe une place primordiale dans le roman de Diderot
[...] Conclusion En conclusion, nous pouvons dire que la réflexion sur la narration suggérée par Diderot dans Jacques le Fataliste et son maître rejoint en partie celle de Ricœur. Le récit est en effet présent dans le roman pour le plaisir qu'il procure indépendamment du contenu narré, ce qui expliquerait "le furieux goût pour les contes" du maître de Jacques. Cependant, dans l'œuvre de Diderot, les rôles du récit sont multiples et ne se résument pas à réagir contre une "histoire de la souffrance", mais fournissent une animation permanente qui fait vivre un personnage ou tient le lecteur en haleine. [...]
[...] Nous ne perdons pas le plaisir de la lecture en découvrant par exemple l'hypocrisie et le cynisme du père Hudson qui fait enfermer Richard par ruse. De plus, nous pouvons mentionner dans le roman de Diderot une fonction de l'histoire contée qui consiste pour le narrateur à exorciser sa propre souffrance. Lorsque Jacques relate sa blessure au genou à son maître, loin de vouloir rendre cette représentation agréable, il voudrait faire passer sa douleur et susciter la compassion chez le narrataire. [...]
[...] Vous confronterez ces propos de Paul Ricœur (Temps et récit, 1983) au roman de Diderot Jacques le Fataliste et son maître. Introduction Il semble que l'art de la narration occupe une place primordiale dans le roman de Diderot Jacques le Fataliste et son maître. Divers narrateurs y content vingt-et-un récits différents, enchâssés, fragmentés, disséminés au long du texte. Pourtant, ces histoires sont majoritairement celles de personnages trompeurs, sans vertu ou immoraux. Peut-on y voir un lien avec la réflexion de Paul Ricœur, qui déclare dans Temps et récit que "nous racontons des histoires parce que [ . [...]
[...] Ainsi, les besoins de raconter une histoire dans Jacques le fataliste et son maître s'expliquent en partie par la réponse à une souffrance. Mais nous pouvons trouver d'autres enjeux de la narration présents dans l'œuvre. II - Les autres motivations de la narration Tout d'abord, la multiplicité et l'enchevêtrement des récits dans le roman permettent de maintenir le lecteur en haleine. Le récit des amours de Jacques constitue une sorte de "fil rouge", puisqu'il est réparti sur presque toute la longueur du roman. [...]
[...] Ne pouvons-nous pas dégager d'autres dynamiques de la narration dans ce roman ? Nous verrons dans un premier temps en quoi la narration est présentée comme une réaction à une souffrance, puis quels sont les autres rôles joués par le récit dans Jacques le Fataliste et son maître. I - Le récit comme "vengeance" contre la souffrance Tout d'abord, nous pouvons remarquer que la relation qu'entretient le narrataire avec un récit qui lui est proposé n'est pas la même qu'avec un fait vécu. [...]
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