La Vie devant soi, Romain Gary, rencontre interculturelle, expériences de vie, Madame Rosa, Auschwitz, singularités identitaires, ethnicités, préjugé
En premier lieu, l'interculturalité recoupe des expériences de vie vécues comme différenciées par leur singularité propre. Ces expériences plongent dans le passé des protagonistes et tissent, en toile de fond, leur sensibilité à l'altérité : Madame Rosa s'appuie sur son identité de juive déportée à Auschwitz pour s'élever à l'autre.
[...] Enfin, au titre de ces rapports de positivité, l'assignation à une valeur estimée par sa haute teneur morale fait du préjugé (ou du moins de la représentation commune) un référent élevant l'individu au-delà de ses particularismes : Le docteur Katz était bien connu de tous les Juifs et Arabes autour de la rue Bisson pour sa charité chrétienne . C'est finalement par la rencontre interculturelle que le soi en tant que quelque chose se manifeste. Le protagoniste sait qu'il est Arabe parce qu'on le lui a dit. Et ces assignations par autrui sont finalement décisives dans son rapport à soi-même : Pendant longtemps, je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait. On me l'a seulement appris à l'école . [...]
[...] La plupart des autres locataires de l'immeuble étaient des Noirs . Or ce brassage n'est pas figé ; il est caractéristique d'une liquidité de l'identité dans laquelle s'insèrent les rapports sociaux entre les personnages, des rapports conditionnés par des préjugés qui associent capacités physiologiques et identités ethniques. Aussi, tandis que le protagoniste assure que les Arabes bandent toujours les premiers ( . ) [il encore jamais vu un Noir heureux avec raison . C'est par le dépassement de ces obstacles que sont les préjugés que l'interculturalité est permise : Quand j'ai commencé à réclamer ma mère, Madame Rosa m'a traité de petit prétentieux et que tous les Arabes étaient comme ça, on leur donne la main, ils veulent tout le bras. [...]
[...] La Vie devant soi - Romain Gary (1975) - Le thème de la rencontre interculturelle Des expériences de vie vécues différenciées par leur singularité En premier lieu, l'interculturalité recoupe des expériences de vie vécues comme différenciées par leur singularité propre. Ces expériences plongent dans le passé des protagonistes et tissent, en toile de fond, leur sensibilité à l'altérité : Madame Rosa s'appuie sur son identité de juive déportée à Auschwitz pour s'élever à l'autre : Elle entrait, elle sentait le caca, et elle se mettait à gueuler : "C'est Auschwitz C'est Auschwitz car elle avait été déportée à Auschwitz pour les Juifs . [...]
[...] Le préjugé est à la fois le moyen de mettre à distance l'autre et de le rendre compréhensible par le biais de sa perception identitaire. Les rumeurs d'Orléans, c'était quand les Juifs dans le prêt-à-porter ne droguaient pas les femmes blanches pour les envoyer dans les bordels et tout le monde leur en voulait, ils font toujours parler d'eux pour rien . Le préjugé altérant le rapport d'un individu à son identité, non seulement culturelle, mais d'être humain (dans ses relations affectives avec sa mère, en l'occurrence) peut être reçu comme frappant : Vos mamans, vous avez de la chance de ne pas les connaître, parce qu'à votre âge, il y a encore la sensibilité, et c'est des putains comme c'est pas permis, on croit même rêver, des fois . [...]
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