Ce n'est pas dans l'habitude de Balzac de mettre un personnage féminin au premier plan de ses Etudes parisiennes. Or, ici, avec la Cousine Bette, il confère à l'ensemble romanesque féminin une force et une originalité qui contrastent avec la fadeur des personnages masculins.
Ainsi, le roman s'apparente clairement à la lutte d'influence entre deux groupes de femmes sur la famille Hulot.
Peut on considérer que le drame familial que constitue l'œuvre n'est, en réalité, que le reflet de la condition féminine du XIXème siècle?
La destinée dramatique serait donc liée à la destinée sociale des femmes.
[...] Leur moralité semble sauvée (notamment Josépha qui s'incline devant la Vertu contrairement à Valérie. Malgré un repentit des plus douteux, elle reste le Vice à l'état pur qui se cache derrière des apparences vertueuses. Balzac la condamne d'autant plus qu'il l'assimile à une Mme de Merteuil bourgeoise (p.309), signe d'un libertinage de bas étage La Cousine Bette est aussi le tableau de la déchéance de la société et de la perte des valeurs morales. A travers Valérie, Balzac condamne toutes ces madame Marneffe, petites bourgeoises parisiennes, courtisanes mariées qui pervertissent la société. [...]
[...] Sa supériorité dramatique est confirmée par le titre de l'œuvre. Les courtisanes sont le reflet d'une société en déclin Intermédiaires entre le Vice et la Vertu, ces courtisanes appartiennent au Treizième arrondissement Ne pouvant se marier, elles constituent un monde à part, en marge de la société. Comme Josépha et Jenny Cadine, elles se font entretenir par des protecteurs qui les éduquent et les introduisent dans le beau monde. Cependant, leur existence remet en cause l'ordre moral fondateur de la société. [...]
[...] L'amour de femmes vertueuses se trouve mis à rude épreuve dans ce Paris rempli de vices incarnés. Alors qu'Hortense refuse de suivre sa mère, Adeline continue sa conduite d'épouse modèle en se sacrifiant pour Hulot. Elle réduit son train de vie pour éviter la ruine, ferme les yeux sur les infidélités de son mari, lui pardonne tout sans reproche. Le constat est tel qu'Adeline est malheureuse du début jusqu'à la fin du roman où, alors qu'elle croyait la famille réconciliée, Hulot la trompe avec une cuisinière. [...]
[...] La destinée féminine dans la Cousine Bette Ce n'est pas dans l'habitude de Balzac de mettre un personnage féminin au premier plan de ses Etudes parisiennes. Or, ici, avec la Cousine Bette, il confère à l'ensemble romanesque féminin une force et une originalité qui contrastent avec la fadeur des personnages masculins. Ainsi, le roman s'apparente clairement à la lutte d'influence entre deux groupes de femmes sur la famille Hulot. Peut on considérer que le drame familial que constitue l'œuvre n'est, en réalité, que le reflet de la condition féminine du XIXème siècle? [...]
[...] Malheureusement, ce dernier meurt quelques temps avant et Bette se retrouve prisonnière de sa condition de célibataire. L'admiration sociale réside donc encore dans le mariage, véritable institution. Mais si l'on considère l'œuvre dans son ensemble, le dénouement signe le triomphe des femmes qui ont rejeté le modèle traditionnel. Valérie, en se faisant entretenir, mène la vie d'une bourgeoise alors qu'elle n'est que la femme d'un simple employé, complice de sa débauche. Incarnation du Vice, c'est pourtant elle qui tire les ficelles de l'intrigue, en manipulant ses quatre amants selon ses desseins. [...]
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