Les deux livres que nous avons à étudier sont « Le dernier jour d'un condamné » de Victor Hugo et « L'Etranger » de Albert Camus. Ils n'ont pas été rédigés à la même époque puisque l'un a été écrit en 1829 et l'autre en 1942. Cependant on trouve tout au long des deux romans de nombreuses similitudes. Les deux écrivains ont en effet une vision très négative de la justice et ils militent tout deux contre la peine de mort. Nous allons étudier le fonctionnement de la justice d'après les deux auteurs et l'image qui en résulte dans leur roman. Puis nous verrons les différents arguments qu'ils avancent contre la peine de mort
[...] Je claquais des dents sans pouvoir me retenir. Ma grâce ! ma grâce ! ai- je répété, ou par pitié, cinq minutes encore ! Qui sait ? Elle viendra peut- être ! De plus l'inconnu fait peur. J'écoutais mon cœur. Je ne pouvais imaginer que ce bruit qui m'accompagnait depuis si longtemps pût jamais cesser Personne ne connaît la mort pour la simple raison que personne n'en revient. Ici la mort fait d'autant plus peur qu'elle est violente. [...]
[...] Chez Hugo le premier aumônier dont il est question se trouve dans la voiture qui mène le condamné de Bicêtre à la conciergerie. Je crois que c'est à ce moment-la que le prêtre s'est remis à me parler. ( ) J'avais déjà dans l'oreille le bruit des roues, le galop des chevaux, le fouet du postillon. C'était un bruit de plus. L'aumônier parle sans relâche il ne se soucie pas de savoir s'il réconforte le condamné ou bien même si ce dernier l'écoute ; il n'est là que pour faire son métier et réciter une leçon apprise par cœur sans même essayer d'y mettre le ton ! [...]
[...] N'est ce pas dangereux de montrer au peuple des exécutions si violentes et si sanglantes ? Un tel spectacle n'alimente t'il pas la violence du peuple ? Oh ! l'horrible peuple avec ses cris d'hyène ! Qui sait si je ne lui échapperai pas ? Ici le condamné ne parle même plus d'échapper à la justice ou à la mort mais au peuple. On a l'impression que le condamné va être dévoré par la horde sauvage que forme le peuple. Il est donné à celui ci comme on donnerait de la charogne à des hyènes. [...]
[...] Par cette construction en journal nous n'avons, dans un cas comme dans l'autre, que très peu d'informations sur le condamné. Le narrateur n'a en effet aucune raison de donner des informations sur son identité, étant le premier destinataire de son récit. Nous allons étudier le fonctionnement de la justice d'après les deux auteurs et l'image qui en résulte dans leur roman. Puis nous verrons les différents arguments qu'ils avancent contre la peine de mort. I. Le fonctionnement de la justice La justice est définie comme un principe moral qui exige le respect du droit et de l'équité. [...]
[...] Comme nous l'avons déjà dit, les deux romans sont construits en journal ; les auteurs tentent ainsi de nous faire percevoir ce qui peut traverser l'esprit d'un condamné à qui il ne reste plus que quelques heures à vivre. C'est ainsi que nous voyons jusqu'où peut aller le supplice de l'attente. Les condamnés essaient d'atténuer l'idée de leur mort et de vivre avec en la minimisant les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis. Qu'y a t'il donc de si changé à ma situation ? mais le fait de voir sa mort programmée est quelque chose d'insoutenable pour un homme. [...]
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