Dans cet extrait est abordé le libertinage dans ce qu'il a de plus complexe à travers la rencontre et l'amour libertin. En quoi l'importance du libertinage s'avère caractéristique de cette époque ? Comment, parce qu'il a été éconduit, le narrateur rencontre Mme de T, à la forte personnalité, dont il en dépeint aussi le portrait ? Ce sera l'objet de notre premier axe de réflexion. Il s'agira ensuite, dans le second, de montrer en quoi cette situation est ambivalente, en particulier à travers les codes sociaux, notamment à travers la bienséance ainsi que l'artifice de mise en abîme, recherchée par l'auteur. Axe de réflexion dans lequel également l'amour libertin sera abordé à travers les duperies qu'il induit (...)
[...] Jeu de dupes donc, de dominant à dominé, où l'amour n'a de valeur, en définitive, qu'à travers le prisme des apparences. Dans un autre genre, et à une autre époque, nous pourrions néanmoins rapprocher cet incipit de L'illusion comique de Corneille, tant les similitudes sont flagrantes, l'extravagance des sentiments et des actes ainsi que leur versatilité s'avèrent importantes dans les deux œuvres. [...]
[...] En témoignent, entre autres, la double narration ainsi que les duperies cachées émaillant ce texte. Rapport de force donc, où les rôles des hommes et des femmes semblent déterminés à l'avance, s'inscrivant dans une inversion. Tout se passe, à l'instar d'une époque où l'homme doute de sa virilité, laquelle ne s'exprime plus dans les exploits guerriers, comme si la femme, comblant ce vide, prenait de l'ascendant sur l'homme, lui confisquait le pouvoir en étant par conséquent dévalorisée par ce dernier. [...]
[...] Or, dans le même temps, n'idolâtre-t-il pas cette femme devant laquelle il se prosterne telle une icône, tout en devenant d'emblée son obligé : on me presse de descendre et le caractère indéterminé de on montre la distance entre eux, l'inéluctabilité d'un rapport de force, de soumission, de la façon la plus ironique qui soit. D'ailleurs, l'apodose j'obéis renforce cette perception où le narrateur est ravalé au rang tantôt de valet, tantôt d'enfant. Sorte de balancement également révélateur de l'instabilité des rapports. L'aspect maternel de Mme de T. [...]
[...] L'ambivalence des sentiments est révélé comme le reflet des apparences où le narrateur est toujours trompé, mais plus quitté conservant ainsi ses illusions : Je me croyait dans une nouvelle gradation, illustrée par les superlatifs : le plus le mieux où également la périphrase le mieux aimé serait attribué à de la pudeur ou à de l'hypocrisie, dans une tentative toujours constante de se justifier par l'introduction du connecteur comme L'ambivalence et le paradoxe du libertinage se définit donc par l'hypocrisie, les structures binaires du texte pouvant aussi scinder le monde en deux, plaçant le narrateur dans l'oscillation constante des actes et des sentiments contraires, doutant de lui-même, le culpabilisant, comme par exemple avec l'adverbe scrupuleusement par l'emploi de la conjonction de coordination mais Tout l'aspect négatif du libertinage s'exprime ici par son caractère secret : On lui parle à l'oreille le jeu pervers des sentiments : On le congédie Et même si cela est adressé au valet, nous pourrions y déceler une certaine correspondance avec l'amant. Monde du respect des apparences, de la duperie et du secret où rien n'est réellement explicite. Rien n'est révélé sur les quelques projets ; le narrateur est alors plongé dans des non-dits où sa perception ne peut alors que lui faire entrapercevoir ce qui lui semblait de l'ordre toujours de l'illusion. Dans ce milieu et à cette époque où chacun se montre et se côtoie l'amour libertin, in fine, s'avère comme une absence complète de solitude. [...]
[...] Ce sera l'objet de notre premier axe de réflexion. Il s'agira ensuite, dans le second, de montrer en quoi cette situation est ambivalente, en particulier à travers les codes sociaux, notamment à travers la bienséance ainsi que l'artifice de mise en abyme, recherchée par l'auteur. Axe de réflexion dans lequel également l'amour libertin sera abordé à travers les duperies qu'il induit. I La rencontre A. L'amoureux éconduit Par la rencontre, cet incipit, de façon tout à fait classique accroche le lecteur, en particulier par les procédés utilisés, la mise en place des personnages et de l'intrigue, ainsi que l'annonce du genre. [...]
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