La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne - Olympe de Gouges (1791) — Est-il encore utile, pertinent, nécessaire de lire cette déclaration ?

Thèmes abordés

Olympe de Gouges, déclaration, Préambule de la Constitution, Jules Michelet, droits naturels, contributions féministes, féminisme, genre

Résumé du document

Lorsque Olympe de Gouges publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, elle fait explicitement écho à la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen, proclamée en août 1789, en témoignent le choix d'un titre en miroir ainsi que l'identité de forme des deux textes (constitués tous deux d'un préambule suivi de dix-sept articles). Pour cause, la Déclaration des droits de l'homme semble exclure les femmes, non seulement de la scène politique et civique, mais aussi des droits les plus élémentaires, puisqu'elles ne sont pas mentionnées une seule fois dans le texte et qu'elles ne sont pas admises dans les organes de gouvernement post 1789. La Déclaration d'Olympe de Gouges est donc à première vue un texte utile à lire à l'époque.

Extraits

[...] Ces dernières sont en effet soumises aux mêmes peines que les hommes, puisque, comme elle le souligne, elles peuvent également être condamnées à mort : « la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune » (art. 10). Autrement dit, c'est parce qu'elles sont exposées aux mêmes peines que les hommes que les femmes devraient, selon l'argument d'Olympe de Gouges, disposer des mêmes droits juridiques et légaux que les hommes. Enfin, plus encore qu'un manifeste féministe, cette Déclaration constitue un plaidoyer en faveur de l'humain en général, quel que soit son genre. [...]

[...] Plus encore, il semble que les droits demandés par Olympe de Gouges ont été traduits dans la Constitution française de la République. Pour cause, les droits demandés par Olympe de Gouges sont aujourd'hui présents dans le droit français, ce qui limite la portée des exhortations d'Olympe de Gouges. Le préambule de la Constitution de 1946 énonce ainsi explicitement l'égalité entre hommes et femmes : « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme ». [...]

[...] Conclusion - Nous avons donc pu constater que lire la Déclaration des droits de la femme était encore utile aujourd'hui, en ce que ce texte est un témoignage historique du rôle des femmes dans la Révolution de 1789, qu'il est l'un des textes fondateurs des revendications féministes françaises et qu'il se veut plus généralement un plaidoyer en faveur de droits universels. Cependant, nous avons remarqué que l'impact de ce texte sur le lecteur d'aujourd'hui semble peu important aujourd'hui, parce que les droits revendiqués sont mis en œuvre dans le droit français : l'utilité pratique de ce texte réside donc surtout dans le rappel constant que ces droits ont été difficilement acquis et qu'il s'agit de les préserver et/ou de les appliquer dans les faits, selon les sociétés. [...]

[...] La Déclaration des droits de la femme est toujours une œuvre utile à lire aujourd'hui. La Déclaration d'Olympe de Gouges est toujours une œuvre utile aujourd'hui, en ce qu'elle a d'abord un fort intérêt historique ce qui en fait dès lors l'une des premières contributions féministes d'un point de vue politique Sa lecture en est d'autant plus pertinente de nos jours qu'Olympe de Gouges prône une universalité des droits au même titre que des devoirs, ce qui bat en brèche l'idée d'une lutte entre hommes et femmes Elle possède en effet une forte utilité historique. [...]

[...] Toutefois, les droits qu'elle défend et qui ont été institués ne sont pas encore entièrement mis en œuvre dans la réalité quotidienne. En d'autres termes, la Déclaration des droits de la femme d'Olympe de Gouges est un rappel du fait que ces droits doivent être appliqués. Si elle est encore utile à lire aujourd'hui, c'est moins dans un esprit de révolution législative - puisque les droits qu'elle défend sont aujourd'hui présents dans la loi - que dans un esprit de révolution des mentalités à parachever. Par exemple, dans l'article 13, l'égalité de « distribution des [ . [...]