La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette, 1678, morale, vertu, morale sociétale, morale individuelle, société, bienséance, mouvement classique, amour, raison, passion, comportement, réflexion, roman, sacrifice, XVIIe siècle, duc de Nemours, honneur, éducation
Au XVIIe siècle, le mouvement classique place la bienséance au cœur du thème littéraire et le mouvement précieux tend à analyser les méandres de l'amour. Mme de Lafayette est une autrice appartenant à ces deux mouvements, et qui a évolué au plus près de la cour de Louis XIV, en tant que dame d'honneur d'Anne d'Autriche. En 1678, elle publie anonymement la Princesse de Clèves, roman d'analyse plaçant au cœur de l'intrigue le topos littéraire de l'amour et le dilemme entre raison et passion, à travers le coup de foudre de la princesse pour le duc de Nemours, alors qu'elle est mariée au prince de Clèves. Si le roman tient du principe classique de « plaire et instruire », c'est parce qu'il passe par le récit pour transmettre une morale aux lecteurs, les incitant au bon comportement à adopter, et parfois pour favoriser une critique. Nous nous demanderons donc en quoi le roman de La Princesse de Clèves propose une morale individuelle, mais aussi sociétale.
[...] Dans Les Liaisons dangereuses, cette importance de la réputation et de la discrétion est encore plus évidente, notamment à travers la marquise de Merteuil qui se présente comme la reine de ce double jeu mondain. Ainsi, pour sauver sa réputation, les faux-semblants et les apparences sont les principales préoccupations. La société présentée paraît alors superficielle. Au bal, par exemple, on souligne l'importance de la parure, l'exposition constante aux regards d'autrui. On dissimule les secrets les plus graves derrière un masque esthétique. Cette idée se retrouve aussi dans la nouvelle de La Parure de Maupassant. Enfin, en allant au-delà de l'apparence, on s'intéresse au pouvoir de la dissimulation. [...]
[...] Par exemple, bien qu'ayant subi un long procès pour outrage aux bonnes mœurs, Madame Bovary de Flaubert montre pourtant les conséquences néfastes d'une vie adultère (Emma se suicide de désespoir). De même, Laclos veut que les lettres de son roman fassent « l'instruction » des lecteurs (préface). La morale individuelle sur le rapport à la passion et la vertu n'est possible que parce que les personnages évoluent dans un cadre spatio-temporel particulier. Une morale sociétale En outre, l'œuvre propose une morale sociétale. Le cadre historique du XVIe siècle permet d'insérer des personnages fictifs au milieu de personnages réels de la société de la cour de Henri II. [...]
[...] Par ailleurs, cette morale étant mêlée à une argumentation indirecte et implicitement donnée à travers une fiction, elle peut être questionnée et sujette à d'autres interprétations, comme considérer le sacrifice héroïque de la princesse comme une destinée tragique à ne pas vouloir suivre, puisque c'est bien là le but d'une tragédie : éviter au public d'agir comme les personnages. C'est notamment le cas pour Phèdre, dans la tragédie éponyme de Racine, écrite au XVIIe siècle également, qui va sceller son destin tragique en cédant à sa passion pour Hippolyte. Par la catharsis, les spectateurs seront pris de « terreur et pitié » face au dénouement funeste, et seront éventuellement découragés de céder à la passion. [...]
[...] Dans quelles mesures La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette ainsi que les autres romans offrent-ils une réflexion morale sur la société ? DISSERTATION - 1r[e] - ROMAN : La Princesse de Clèves Dans quelles mesures La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette ainsi que les autres romans offrent-ils une réflexion morale sur la société ? Vous utiliserez pour répondre votre lecture de l'œuvre intégrale, ainsi que la lecture cursive et les textes du parcours « Individu, morale et société ». [...]
[...] Quoi qu'il en soit, la pertinence de l'aveu de la princesse, en dehors de sa sincérité et de sa culpabilité, peut être questionnée. Enfin, la fin tragique de l'œuvre peut avoir l'effet inverse sur la morale que peut en tirer le lecteur. Si on peut envisager héroïque le choix du renoncement de la princesse à la passion, on peut aussi voir dans sa fin tragique et funeste, isolée au couvent, une leçon contraire. Le lecteur voudra ainsi éviter de se retrouver dans l'état de la Princesse dans le dénouement et se laisser guider par la passion. [...]
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