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« Tous les orateurs de talent sont enclins à considérer leurs auditeurs comme des mineurs. »
Jakob Wassermann, écrivain et critique Allemand du XXe siècle, ne saurait mieux définir le danger que représente un homme maîtrisant l'art de la parole à travers cette citation issue de son roman éponyme l'affaire Maurizius. Naguère, les anciens posèrent déjà ce problème que constituait la rhétorique, particulièrement le célèbre philosophe Grec Socrate, mis en scène par Platon dans son oeuvre Gorgias entretenant un dialogue avec l'un des plus grands sophistes de l'Antiquité, Gorgias lui-même. L'objet du débat serait donc ici de déterminer dans quelles mesures l'art de bien parler implique-t-il un rapport de force. Autrement dit, à quelles conditions l'art de la parole se révèle être une arme redoutable, en donnant le pouvoir de la domination à celui qui la maîtrise ? Il s'agirait d'abord de démontrer qu'à travers tous les siècles, la parole a maintes fois été utilisée dans l'optique de dominer son prochain. Or, on ne parle pas uniquement pour dominer : la parole a heureusement d'autres fonctions plus saines et légitimes.
[...] Dans quelles mesures l'art de bien parler implique-t-il un rapport de force ? « Tous les orateurs de talent sont enclins à considérer leurs auditeurs comme des mineurs. » Jakob Wassermann, écrivain et critique Allemand du XXe siècle, ne saurait mieux définir le danger que représente un homme maîtrisant l'art de la parole à travers cette citation issu de son roman éponyme l'affaire Maurizius. Naguère, les anciens posèrent déjà ce problème que constituait la Rhétorique, particulièrement le célèbre philosophe Grec Socrate, mis en scène par Platon dans son œuvre Gorgias entretenant un dialogue avec l'un des plus grands sophistes de l'Antiquité, Gorgias lui-même. [...]
[...] A l'aide de la parole, tant bien orale lorsqu'il galvanisait les foules qu'écrite, avec son livre mein Kampf, il aura manipulé assez d'esprit pour éteindre assez de vies. Cela apparaît presque comme un pouvoir, c'est d'ailleurs souvent comme cela que la rhétorique est définit, notamment dans Gorgias. D'ailleurs, dans les films ou romans de science-fiction, lorsqu'un individu malintentionné détient un pouvoir, il souhaite s'en servir pour détruire le monde. La rhétorique peut-elle donc conduire à l'extinction de notre civilisation ? Si cet art est parfaitement maîtrisé, un seul homme pourrait donc disposer de plus de force que tous les autres réunis ? [...]
[...] En conclusion, les mots sont destructeurs : ils impliquent un rapport de force lorsqu'il s'agit de manipuler les esprits. C'est pourquoi il est important de ne pas se montrer naïf devant les beaux discours des politiques, il faut se méfier de celui qui parle bien, et toujours conserver son esprit critique. Quant à soi, comme l'a dit Hazrat Ali, « plus un homme devient sage, moins il cherche à prendre la parole ». Si l'on ne débat pas nous-même, admirons toutefois ceux qui utilisent la rhétorique pour attaquer les manipulateurs, soit dans un but que l'on peut considérer comme légitime : les manipulateurs sont alors eux mêmes manipulés, et le rapport de force est évident . [...]
[...] Dans les deux cas, le but est de susciter l'émotion chez le lecteur, il n'y a donc aucun rapport de force. Dans les poèmes à Lou, en plus de nous faire part de ses sentiments amoureux pour la jeune Louise, Apollinaire nous offre un terrible témoignage des conditions vécues par les soldats durant la première guerre mondiale. Ainsi, le lecteur est à la fois touché par l'amour profond que le poète ressent pour sa muse bien au-delà de la mort, et bénéficit en même temps d'un témoignage en directe de la vie d'un soldat dans les tranchées, ce qui à nouveau suscite l'admiration et la pitié du lecteur. [...]
[...] C'est notamment le cas dans le mythe d'Icare : en décidant de désobéir aux conseils de son père, il se retrouve puni. On peut donc penser que la morale de ce récit est qu'il ne faut pas désobéir à ses parents car ceux-ci donnent des conseils pour le bien de leurs enfants. Le soleil étant considéré comme un dieu, il s'agit d'une punition divine. Une autre morale se rapprochant de celle du lièvre et la perdrix évoquée précédemment s'observe dans le mythe d'œdipe, pensé par Sophocle, dramaturge Grec : « Gardons-nous d'appeler jamais un homme heureux avant qu'il n'ait franchi le terme de sa vie sans avoir subi un chagrin. [...]
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