Concours blanc de Français, roman, Gargantua, Rabelais, Charles Grivel, héros, comique, démarche argumentative, didactique
Dans l'oeuvre éponyme Gargantua, nous est montré un géant ayant les mêmes défauts et qualités que les êtres humains, mais celui-ci est dépeint selon sa propre échelle, c'est-à-dire proportionnellement à sa taille. Par cette exagération des caractères humains, Rabelais souhaite montrer la disproportion entre les héros de ses oeuvres, les géants et les hommes. C'est également l'occasion pour lui de montrer les vices des hommes pour permettre une remise en question, notamment par le recours au rire afin de ne pas heurter frontalement ses lecteurs. Ainsi, par le récit, on peut voir une certaine démarche argumentative.
[...] Pour comprendre ces raisons, il s'agit en premier lieu de montrer qu'une démonstration malgré des illustrations et des exemples peut ne pas être comprise par le lecteur. De plus, les exemples, le récit narratif peuvent nuire à la compréhension du principe enseigné. Enfin, le romancier n'est pas nécessairement un enseignant cherchant à transmettre une leçon de morale, tandis que le lecteur, par la lecture d'un roman peut chercher seulement à se divertir. L'argumentation malgré les illustrations et les divers exemples peut donner lieu à des incompréhensions et ne pas être comprises par le récepteur. [...]
[...] Ce raisonnement poussé à son paroxysme serait un récit se concentrant seulement sur la forme, mais dénué de sens. Le récit Les 1000 et 1 nuits illustre cette recherche de la beauté esthétique, puisqu'il relate l'histoire d'un sultan qui après avoir été trahi par son épouse décide de tuer une femme par nuit pour ne plus connaitre la trahison. Cela, jusqu'à ce que l'une des femmes lui conte un récit pendant mille et une nuit pour être finalement épargnée. Le récit se clôt après que le sultan a été guéri de sa haine envers les femmes. [...]
[...] Dans quelle mesure le roman en tant que démonstration peut-il à la fois enseigner, transmettre un principe moral en impliquant le lecteur tout en étant pour ce dernier une source de divertissement ? Dans l'œuvre éponyme Gargantua, nous est montré un géant ayant les mêmes défauts et qualités que les êtres humains, mais celui-ci est dépeint selon sa propre échelle, c'est-à-dire proportionnellement à sa taille. Par cette exagération des caractères humains, Rabelais souhaite montrer la disproportion entre les héros de ses œuvres, les géants et les hommes. [...]
[...] Néanmoins cette démarche implique pour le romancier de vouloir transmettre un principe et pour le lecteur, une implication et de la réflexion sur le roman. Entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, le roman se légitima en se proposant être une leçon de morale pour les jeunes lecteurs. En effet, le genre romanesque n'ayant pas été théorisé par Aristote, est considéré comme un genre bas, immoral, corrupteur des âmes. Néanmoins, les romanciers plaident en faveur du roman en avançant l'argument selon lequel le celui-ci serait un support plus agréable pour les jeunes garçons et filles pour apprendre certaines vertus que des leçons de morale seules. [...]
[...] On s'aperçoit ici que l'auteur de ce recueil s'inscrit dans la continuité des romanciers réalistes, mettant en valeur le caractère démonstratif, quasiment scientifique du roman, tels Balzac souhaitant concurrencer l'état civile ou encore Zola, s'appuyant pour écrire ses romans sur les théories de l'hérédité. Le roman a donc pour origine le plaisir, le divertissement, sa fonction première semble donc de stimuler l'imagination, permettant ainsi au lecteur d'échapper à sa condition. Le processus d'identification aux personnages rend ainsi possible des expériences, voir la société dans le rôle de l'antihéros, d'un contre-exemple moral. [...]
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