Dans quelle mesure le récit d'Ovide dans "les Métamorphoses" normalise l'extraordinaire et lui donne une portée rassurante ?

Thèmes abordés

Les métamorphoses de la question sociale, Bréhac, Ovide, moralité, transformation, surnaturel, divinités, compréhension, symbolisme, puissance divine, dieu, violence, comédie, femme, paradoxe, intervention divine

Résumé du document

"Les Métamorphoses" d'Ovide raconte l'histoire du début de l'univers et documente la généalogie des dieux, des guerriers et des hommes de manière spectaculaire. L'unité de ce poème dérive du thème de la métamorphose, qui témoigne d'une philosophie de fluidité universelle où tout se transforme.
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Selon Claire Bréhac, Ovide décrirait une vision du monde où cette loi du naturel serait dépassée et applicable instantanément, définissant la frontière entre les éléments, les règnes et les espèces à tout moment. Au-delà des lois naturelles connues, le propos d'Ovide amènerait un univers des possibles et une occasion de s'émerveiller plutôt que de s'émouvoir.

Extraits

[...] En conséquence, les mythes de l'auteur deviennent un support artistique, un moyen d'exprimer l'art esthétique. La proximité affichée avec le lectorat La poésie d'Ovide, telle qu'elle est écrite, est volontairement facile à comprendre. En effet, la métamorphose est une conversion de forme, un passage d'un état à un autre, c'est un processus fascinant, une transformation de la nature souvent considérée comme magique. L'auteur s'inspire sans doute de mythes partagés par tous pour écrire son histoire et enseigner les rapports entre les deux groupes. [...]

[...] Sur le plan symbolique, la perte de la parole qui se produit est analogue à la mort et implique que rien ne peut être fait. Ovide émet l'hypothèse que ceux qui parlent sont vivants et que ceux qui ne meurent pas le sont. Pour conclure, l'impression réaliste de la transformation donne le sentiment que tout est possible grâce à l'intervention divine. Par conséquent, bien qu'en les parodiant quelquefois, les Métamorphoses mettent en scène un attachement de l'auteur à un certain ordre moral tout en se détachant des œuvres originales classiques grecques plus rigoristes et anciennes. [...]

[...] La dimension supérieure et la critique de l'hybris Les humains se perçoivent généralement comme égaux aux dieux malgré leur mortalité, or les divinités vont au-delà de la vie en rappelant cette différence avec fracas et ne sont pas à l'abri de ce processus. Ce sont elles qui opèrent la métamorphose, souvent utilisée pour punir un mortel qui les a défiés (la tisserande Arachné est transformée en araignée par Minerve), parfois pour le sauver d'un sort plus terrible, lui offrir une éternité de vie ou une punition (Vénus fait de la statue de Pygmalion une femme). Ovide use d'un vocabulaire religieux et bucolique pour rappeler l'importance de la crainte des dieux. [...]

[...] Dans quelle mesure le récit d'Ovide dans les Métamorphoses normalise l'extraordinaire et lui donne une portée rassurante ? Les Métamorphoses d'Ovide raconte l'histoire du début de l'univers et documente la généalogie des dieux, des guerriers et des hommes de manière spectaculaire. L'unité de ce poème dérive du thème de la métamorphose, qui témoigne d'une philosophie de fluidité universelle où tout se transforme. Citation Selon Claire Bréhac, Ovide décrirait une vision du monde où cette loi du naturel serait dépassée et applicable instantanément, définissant la frontière entre les éléments, les règnes et les espèces à tout moment. [...]

[...] Ovide évite les mêmes incidents qu'Homère : par exemple, le fils de Pélée devient un violent assassin qui a étranglé l'invulnérable Cygne avec les lanières de son casque, parce qu'il ne put les vaincre avec sa lance et son épée. Le rôle de la parole comme acte de vie La perte de la parole est un sous-produit courant de la métamorphose, elle représente la perte d'identité et de moyens de subsistance donc la mort. Dans le poème d'Ovide, parler est aussi un moyen de vivre et de créer sa vérité. Lorsque des personnages sont transformés en statues incapables de parler, ils sont souvent condamnés à mort. [...]