Dissertation de littérature ayant pour sujet la critique passionnée.
[...] Enfin, le critique est un homme plus rationnel que celui dont parle Genette. [...]
[...] Ferdinand Brunetière écrit dans Grande encyclopédie, article Critique que La critique n'est pas un genre à proprement parler ; rien de semblable au drame ni au roman, mais plutôt la contrepartie de tous les autres genres, leur conscience esthétique, si l'on peut dire, et leur juge. On peut écrire une critique avec brio, dans un style remarquable sans avoir compris le véritable sens de l'œuvre. Jacques Derrida entrevoit les dangers de la critique qui sont de dire à peu près n'importe quoi. On peut bien écrire mais écrire n'importe quoi. [...]
[...] Le critique connaît donc avant tout le vertige de la lecture. C'est grâce à cette lecture déchiffrée qu'une bonne critique peut être écrite. Cependant, le critique se veut sans aucun doute plus rationnel que celui dont parle Genette. Il doit se préserver de certains pièges. Le critique est appelé critique parce qu'il énonce un jugement. Toutefois, il doit tenter de rester objectif. Or, Charles Baudelaire écrit dans ses Salons de 1846, Ecrits esthétiques que Pour être critique on n'en est pas moins homme. [...]
[...] Le critique est autant un homme de lettres qu'un théoricien. La critique est cette pratique diverse qu'exercent souvent les créateurs tels que Mme de Staël, Hugo, Baudelaire, Rousseau, Zola et qui donne lieu aussi à l'élaboration de doctrines inspirées de modèles scientifiques comme Taine ou Brunetière. Cette critique d'écrivain peut aussi bien éclairer son œuvre ou celle des autres, prendre la forme d'une écriture très littéraire ou définir des lois plus théoriques. À partir de son expérience de narrateur, Proust, homme de lettres, romancier va échafauder sa théorie de l'art, qui, en gros, se décompose ainsi : définition des devoirs et de la tâche de l'écrivain ; critique des œuvres qui utilisent l'intelligence ; théories et procédés de la création romanesque proprement dite. [...]
[...] L'esthétique de la critique garantit d'ailleurs à son auteur le droit de juger l'écriture d'autrui. Un énoncé irréprochable, une maîtrise de la langue, un contenu sensé contribuent à donner un véritable sens à la critique. Pour Barthes l'acte critique est affirmé désormais [ ] comme un acte de pleine écriture La narratologie par exemple ne peut être traitée que par un expert passionné. Seul un homme entré dans le jeu captivant et mortel, de l'écriture peut s'attacher à un récit, en comprendre ses fonctionnements, ses modalités. [...]
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