De nombreux textes critiques ont été écrits par différents auteurs. Il a pu s'agir de théoriciens, ou d'universitaires tels que Bakhtine, Barthes, Genette, Hamon mais aussi de « théoriciens de la littérature » comme Baudelaire, Brecht, Calvino, Diderot ou encore Hugo. Ces auteurs qui portent un jugement sont appelés « critiques ». Gérard Genette écrit dans le chapitre « Raisons de la critique pure » de Figure II qu' « (…) il nous parait évident que le critique ne peut se dire pleinement critique s'il n'est pas rentré lui aussi dans ce qu'il bien appeler le vertige, ou si l'on préfère, le jeu, captivant et mortel de l'écriture. »
Alors que généralement nous nous questionnons au sujet des critères de qualité d'une œuvre d'art ou d'un grand écrivain, Genette remet ici en question l'appellation même de « critique ». Qui peut être considéré comme un « critique » ? C'est ce que nous examinerons en considérant d'abord l'importance de lire un critique passionné par l'art de l'écriture plus que par l'art de juger car ce dernier est plus à même de discerner. Puis, nous verrons que le critique est un lecteur avant d'être un homme qui. Enfin, nous allons voir que le critique se veut quand même plus rationnel que celui dont parle Genette, qu'il doit justement éviter les pièges du « vertige » ou du « jeu captivant et mortel de l'écriture » pour être un vrai critique.
[...] III) Le critique se veut quand même plus rationnel que celui dont parle Genette. Il doit justement éviter les pièges du vertige ou du jeu captivant et mortel de l'écriture Le critique expose un jugement -son jugement- ses arguments Le critique, s'il se laisse emporter manque d'objectivité Le critique, même s'il aime la littérature comprend qu'elle n'est pas un jeu mais un sujet sérieux De nombreux textes critiques ont été écrits par différents auteurs. Il a pu s'agir de théoriciens, ou d'universitaires tels que Bakhtine, Barthes, Genette, Hamon mais aussi de théoriciens de la littérature comme Baudelaire, Brecht, Calvino, Diderot ou encore Hugo. [...]
[...] Il possède donc une certaine sensibilité. L'esthétique de la critique garantit d'ailleurs à son auteur le droit de juger l'écriture d'autrui. Un énoncé irréprochable, une maîtrise de la langue, un contenu sensé contribuent à donner un véritable sens à la critique. Pour Barthes l'acte critique est affirmé désormais [ ] comme un acte de pleine écriture La narratologie par exemple ne peut être traitée que par un expert passionné. Seul un homme entré dans le jeu captivant et mortel, de l'écriture peut s'attacher à un récit, en comprendre ses fonctionnements, ses modalités. [...]
[...] Seul un passionné de l'écriture peut se livrer à une telle entreprise. Des critiques peuvent être à l'image des textes dont elles font mention. Victor Hugo n'est pas l'auteur que de chef-d'œuvre tels que Les Contemplations ou Les Châtiments, mais il a écrit sa préface de Cromwell, vraie œuvre d'art. Celle-ci a valeur de manifeste romantique, un renouvellement du genre théâtral. L'écriture de cette préface est recherchée : Le drame est un miroir où se réfléchit la nature. Mais si ce miroir est un miroir ordinaire, une surface plane et unie, il ne renverra des objets qu'une image terne et sans relief, mais décolorée ; on sait ce que la couleur et la lumière perdent à la réflexion simple Ces métaphores dévoilent une œuvre dont le style est recherché. [...]
[...] Même si une œuvre a plusieurs sens, il peut se laisser aller à ses propres élans. Péguy reproche à Taine enfermer Racine dans le siècle de Louis XIV Il s'insurge aussi contre la critique qui amasse des documents avant de lire le texte, ainsi, elle commence par ne point saisir le texte Des choix peuvent faire manquer l'essence d'un texte. Ce vertige même s'il est tentant n'est pas approprié à un vrai critique. La critique, loin d'être un jeu est un sujet sérieux. [...]
[...] Le lecteur critique est avant tout un lecteur actif qui ne peut écrire que sous l'inspiration de cette lecture. Tous les écrivains craignent de rencontrer des lecteurs qui se méprennent sur leurs intentions. Aloysius Bertrand, dans une Lettre à Charles Nodier, en parlant de son livre, craint que les commentateurs ne l'obscurcissent de leurs éclaircissements. Lire est donc cette première étape décisive sans laquelle l'écriture ne peut se réaliser. Il s'agit d'effectuer une bonne lecture d'un texte. Gustave Lanson énonce très justement que les textes ont un sens en eux-mêmes, indépendant de nos esprits et de nos sensibilités à nous qui lisons. [...]
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