Dissertation entièrement rédigée portant sur la critique littéraire à partir d'une citation de J. Seebacher, dont voici la formulation exacte : « Le Charybde et Scylla de toute lecture se nomme Histoire et Structure. Réduire le texte à ses circonstances ou l'en abstraire risque le même naufrage dans l'insignifiance ».
[...] Le texte clos est donc une fiction : pour comprendre une œuvre, il importe de s'intéresser d'abord à son contexte de création. Les textes, comme le soutient Sartre, sont des produits en situation Une œuvre en effet est le fruit d'une époque et d'un temps précis, qui influent sur l'auteur et sur sa manière d'écrire. Il importe donc de connaître ce contexte de création pour bien comprendre un ouvrage. Ce dernier joue parfois un rôle capital dans certains récits, et notamment dans Confession d'un enfant du siècle écrit par Musset en 1836. [...]
[...] Ce qui compte plus que tout autre chose, c'est le code, le signe, la structure du récit. La littérature, dès lors, doit être considérée comme un code sans message (G. Genette, Figures tandis que les œuvres ne sont que des machines, dont il faut comprendre les rouages, à l'aide d'instruments le plus précis possible. Vladimir Propp, dans sa Morphologie du conte, publié en 1928, montre que, sous leur variété apparente, cent contes populaires russes sont issus d'une matrice unique comportant 31 fonctions (éloignement, interdiction, tromperie, départ . [...]
[...] Opposées dans la seconde phrase de la citation par la conjonction de coordination ou elles conduisent cependant au même naufrage : celui de la perte du ou des sens présents dans un texte (vers l'insignifiance Or, avant d'affirmer, comme le fait Seebacher, que le structuralisme et la critique s'intéressant à l'Histoire d'une œuvre ont une limite commune, ne faut-il pas d'abord les envisager séparément et se demander comment des positions aussi radicalement opposées peuvent provoquer un effet similaire ? L'une de ces deux critiques ne permet-elle pas d'expliquer le plus justement possible le sens d'un ouvrage ? Donnent- elles toutes deux une vision trop réductrice des textes qu'elles étudient ? L'œuvre littéraire se caractérise avant tout par une forme, et possède une structure interne. [...]
[...] Seule l'union des deux critiques évoquées par notre auteur permet d'éviter de réduire les textes à une signification unique, seulement déterminée par tel ou tel fait, tandis que le sens final d'une œuvre revient nécessairement au lecteur. L'œuvre littéraire se caractérise avant tout par sa forme, et possède une structure interne suffisamment signifiante pour expliquer le sens d'un texte. Les mots couchés sur le papier par l'auteur forment un tout, un ensemble clos, et ne demandent qu'à être analysés. Nul besoin ici de s'intéresser à des éléments extérieurs comme l'auteur ou le contexte de création d'une œuvre. [...]
[...] La lecture du récit de Musset, sans aucune connaissance historique des événements évoqués, ne permet pas de le comprendre pleinement. Le lecteur peut ainsi avoir l'impression qu'il lui manque une clé pour décoder le roman. Bien sûr, il comprend les mots couchés par Musset sur le papier, mais passe à côté d'un sens plus profond, lié au contexte particulier de la Restauration. Ce contexte historique ne sert d'ailleurs pas seulement à l'auteur de toile de fond pour son récit, mais a guidé, influencé la rédaction de son œuvre. [...]
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