La critique - du grec krinein, jugement - a la fonction de porter un jugement de valeur sur la littérature par rapport à certains critères, mais aussi d'informer, d'analyser, de comprendre. Développée en même temps que la presse après la Révolution française, où on faisait paraître à la fois les oeuvres et les jugements que l'on portait sur elles, elle s'institutionnalise au XIXème siècle avec Sainte-Beuve surtout. On la retrouve aujourd'hui dans les préfaces, notes et bibliographies qui accompagnent presque toujours les oeuvres classiques (...)
[...] Sartre nous dira que bien sûr, le monde peut se passer de littérature. Mais il peut se passer de l'homme encore mieux. [...]
[...] C'est ce que leur reprochait Baudelaire : ils ne regardent que l'œuvre finie et non le travail dans l'atelier. Sans aller aussi loin dans la rivalité que Balzac installe quand il fit qu'il y a en chaque critique un auteur impuissant on peut en effet penser que, même s'ils ne peuvent se mettre à la place d'un écrivain, ils ne se mettent pas non plus à la place d'un lecteur naïf, innocent, du grand public, qui ne cherche dans l'œuvre que son plaisir, et pas forcément une adéquation avec une certaine esthétique. [...]
[...] C'est donc peut-être sous cette influence que Sainte-Beuve analyse et juge les œuvres littéraires selon le caractère de leur auteur. C'est ainsi qu'il dépréciera Le Rouge et Le Noir de Stendhal après avoir rencontré des connaissances de l'écrivain qui lui avaient montré les défauts de l'homme. De la même façon, Taine avait compris la présence des animaux dans les Fables de La Fontaine par ses profondes origines françaises, sans rien apporter à l'analyse des fables elles-mêmes. Sainte-Beuve vantera le critique de savoir lire et d'apprendre aux autres à lire mais plusieurs s'opposeront à sa critique avant Valéry. [...]
[...] Parler, c'est agir : l'écrivain doit être engagé, c'est un devoir envers son public et envers ses concitoyens, car il a le pouvoir de l'expression et de la diffusion de ses idées. Il l'est de plus forcément : même la réclusion de Flaubert montre quelque chose, la crise de l'écrivain qui n'est plus en phase avec la société. Ainsi, on ne peut pas totalement se passer des dates dans le contexte d'écriture d'une œuvre et dans les influences d'un auteur. [...]
[...] En comparant cette question avec la pensée de Maurice Blanchot, critique théoricien, qui affirme que La littérature va vers son essence, qui est la disparition nous parvenons à une conclusion qui fait sourire : pour les critiques de métier la littérature ne va vers rien, et pour les écrivains c'est l'activité critique qui ne consiste en rien. Voilà l'opposition fondamentale qui, pour Valéry, explique que la critique ne peut éclairer correctement l'œuvre. Les critiques de métier produisent un discours sur le discours un discours rhétorique et théorique, mais ne cernent pas vraiment le but de l'écrivain, ils ne peuvent connaître son travail. [...]
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