Le terme « crime » désigne une infraction que les lois punissent d'une peine. C'est, dans un sens plus large, un manquement grave à la morale et à la loi. A partir de la 2ème moitié du 19ème siècle, le crime devient un thème récurrent de la littérature. En effet, les romans policiers se développent principalement en France, en Angleterre et aux Etats-Unis.
Notre travail s'est appuyé sur 2 œuvres du même siècle mais aux mœurs différentes : celles de Tanizaki et de Camus. Le meurtre d'O-Tsuya, écrit par Tanizaki en 1915, relate une partie de la vie d'un jeune homme qui, poussé par un amour passionnel, se métamorphose peu à peu en un criminel dont les seules raisons de vivre se réduisent à sa chère et tendre O-Tsuya et au crime. Camus écrit L'Etranger en 1942. Son œuvre retrace la fin de la vie de Meursault, jeune employé de bureau sans problèmes et qui, un dimanche où le bonheur régnait, commet l'irréparable en devenant un criminel. Sa vie bascule alors pour toujours.
Nous nous sommes intéressées à la représentation du crime que propose chacun des 2 auteurs dans ces œuvres du 20ème siècle.
Dans un 1er temps nous étudierons les circonstances qui poussent au crime puis nous verrons le crime en lui-même et enfin nous nous intéresserons à ses conséquences.
[...] De plus l'utilisation de moyens multiples tels que le revolver, le couteau, le sabre ou la cordelette rappellent le roman à énigmes. Les 2 livres, bien qu'ils soient issus de mœurs différentes, présentent les mêmes caractéristiques du crime : les crimes présentent donc des ressemblances, comme l'importance des éléments naturels, la menace, ou encore la culpabilité qui n'est pas toujours justifiée. La principale différence qui se dégage de ces 2 livres est le cadre spatial. En effet Tanizaki intègre des éléments issus de son pays, tout comme le livre de Camus est représentatif du paysage algérien. [...]
[...] Le fait de tuer rend Shinsuke ainsi qu'O-Tsuya de plus en plus fous. Shinsuke n'est plus lui-même et O-Tsuya révèle sa véritable personnalité. Les personnages évoluent. Shinsuke est sans cesse animé par le désir de tuer et les seuls plans qui se pressent dans sa tête consistent à assassiner des gens et à les dévaliser (p112). Le meurtre devient une façon de tuer l'ennui puisque tout plaisir que l'aiguillon rougi du meurtre ne venait pas stimuler avait fini par paraître bien fade Le couple Shinsuke-O-Tsuya est donc un couple forgé à travers des crimes sanglants (p112). [...]
[...] Il y a un lieu d'indétermination, une ellipse sur la vie des amants après le meurtre de Seiji. De même, c'est à la fin du livre que l'ellipse narrative est la plus représentative. En effet, le livre s'achève sur le meurtre d'O-Tsuya et laisse le lecteur dans une certaine forme de questionnement. Aucun détail n'est indiqué quant à la suite de l'histoire. Tout au long du livre, Shinsuke a fait part de son désir d'aller se rendre. Mais après avoir tué O-Tsuya, nous ne savons pas s'il va se rendre, se suicider ou continuer de fuir. [...]
[...] Leur complicité macabre se voit à travers le crime de Seiji où leurs rôles sont précis et complémentaires. En effet, O-Tsuya se charge d'empêcher Seiji d'appeler au secours en lui plaquant une main résolue sur la bouche pendant que Shinsuke parachève son œuvre (p118). Le couple évolue dans une forme de débauche et Shinsuke n'est capable de se sortir des situations qui l'embarrassent qu'en utilisant la violence. La jalousie qu'il ressent à la fin du livre le pousse à frapper O-Tsuya avec un grand cintre de bambou (p123) et la phrase que son interrogatoire de la soirée pût mener à ce résultat illustre bien le fait que seuls la violence et le meurtre sont des solutions dans la nouvelle vie qu'il mène depuis le meurtre de Santa. [...]
[...] Tous les éléments se retournent en effet contre Meursault, puisqu'il avait l'arme de Raymond dans sa poche : même si la véritable raison est tout autre, la vérité paraîtrait complètement absurde pour le tribunal. En effet, la vérité est que Meursault, qui a tué l'arabe, avait pris le revolver de Raymond pour empêcher celui-ci d'accomplir ce que lui-même fait par la suite : cela semble être totalement invraisemblable et les juges ne peuvent pas le croire. Dans son procès, Meursault est également accusé de l'insensibilité donc il a fait preuve lors de l'enterrement de sa mère comme le montre la phrase de son avocat p148 Enfin, est-il accusé d'avoir enterré sa mère ou d'avoir tué un homme et par la suite celle du procureur j'accuse cet homme d'avoir enterré une mère avec un cœur de criminel (p148). [...]
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