La Cour du Lion, Jean de La Fontaine, Sa Majesté lionne, lion, Fagotin, monarque, monseigneur du lion, cour, Louis XIV, ours, renard, forteresse de Pignerol, surintendant Nicolas Fouquet
Sa Majesté Lionne : l'association des deux termes souligne le caractère animal du personnage, Lionne étant ici un adjectif s'accordant avec Majesté, terme féminin. Noter la diérèse, et prononcer Li/onne. Une prononciation en deux syllabes ajoute à la solennité de la périphrase qui sert à désigner le Lion, d'autant qu'au vers suivant, le mot nati/ons est à prononcer de la même manière renforçant le lien entre Sa Majesté et les nations. On remarquera que la double diérèse est située à la même place dans les vers 1 et 2, à la 5e syllabe, conférant avec l'emploi de l'alexandrin, une harmonie qui va de pair avec l'importance du personnage.
[...] La Fontaine multiplie les désignations de l'autorité royale : cette variété, qui est destinée à séduire le lecteur, souligne encore davantage l'importance du personnage. Plus encore, le pouvoir de ce personnage est immense et incontestable : c'est le « Ciel qui l'avait fait maître ». Son pouvoir est donc de droit divin. D'autre part, le pluriel du mot « nations » dont on a parlé un peu plus haut illustre l'étendue de ses possessions et suggère l'idée que son pouvoir s'étend très loin au-delà de la Cour. [...]
[...] On imagine bien la scène : l'art de La Fontaine consiste à évoquer une situation de manière très brève et très expressive. La mention du geste au vers 16 « ; l'Ours boucha sa narine », geste assez humain est très significatif : il suggère le dégoût. La rupture de construction aux vers 17-18 : en effet, on attendrait un mot de liaison entre la première proposition « Il se fût bien passé de faire cette mine » et la conséquence « Sa grimace déplut ». [...]
[...] Le rejet de l'expression négative « sans odorat » montre de manière appuyée sur quoi s'appuie l'argumentation imparable du Renard qui se dérobe sans froisser le souverain. Le rythme allègre de la fable n'est pas rompu : « bref, il s'en tire » Trois personnages illustrent des attitudes contrastées : Trop franc, on court à sa perte dans un milieu où la dissimulation est la règle. Trop flatteur, on risque de ne pas être pris au sérieux. Se taire, ne formulez aucun jugement, est parfois la solution. [...]
[...] La Cour du Lion – Jean de La Fontaine (1678) – Imagination et pensée au XVIIe siècle L'axe d'étude choisi est donc « Imagination et pensée au XVIIe » : une fable à la fois divertissante et instructive. On distingue dans la fable trois grands mouvements : . Du vers 1 à 14 : description de la puissance du roi . Du vers 15 à 32 : la mise en scène des personnages . Du vers 33 à la fin : moralité de la fable. [...]
[...] Les vers 23 et 24 sont eux, au discours indirect libre : le fabuliste donne à comprendre jusqu'où va la flatterie et la stupidité du discours tenu par le Singe/courtisan. La négation « qui ne fut ail au prix » survalorise de manière hyperbolique les termes déjà flatteurs que sont « fleur » et « ambre ». Le jugement du narrateur condamne ce personnage : « cette sotte flatterie » (vers 24). La rapidité avec laquelle vient la sanction est mimée par l'enjambement « Eut un mauvais succès ». La rime « flatterie » et « punie » montre que même pour flatter, il faut faire preuve d'habileté face à un souverain sourcilleux. [...]
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