Le couple maître-valet est essentiel dans le théâtre classique. Toutes les pièces nous en exposent les relations et la comédie du XVIIIème siècle n'échappent pas à cette règle. Si, évidemment, le valet est soumis à un maître qui attend un service fidèle et de tous les instants, on peut se demander si le maître ne serait pas, lui aussi, dépendant de son valet. Dans les rapports complexes qui unissent ces deux personnages, quel est celui qui, finalement, a le plus besoin de l'autre ? (...)
[...] Transition : La maître, bien qu'investi de pouvoirs sur son domestique, a finalement besoin de son valet, on peut donc se demander qui est le plus dépendant de l'autre. III. Qui est le plus dépendant ? a. Le valet sur le plan social et économique Le valet ne se définit que par rapport à un maître. S'il mène le jeu, ce n'est que parce qu'il y est mêlé par sa condition subalterne. Il ne peut apparaître dans les comédies que grâce à l'existence de son dominateur. [...]
[...] Ils n'ont pas les ressources psychologiques que confèrent l'habitude de la pauvreté, l'accoutumance à une activité quotidienne ; sans domestique, pas d'amour ni de réussite pour les maîtres. Conclusion : Si le valet, personnage traditionnel de la comédie, demeure très proche de la tradition dramaturgique dans les pièces du XVIIIème siècle, s'il dépend toujours financièrement et socialement de son maître, on peut constater que son statut change. Devenu un personnage important, il se dresse souvent face à son maître. S'il n'en est pas encore l'égal, il est du moins essentiel dans l'intrigue, plus autonome que lui. [...]
[...] Dubois y trouve une assurance de reconnaissance et de récompense, Figaro se marie sans avoir à subir le droit du seigneur Arlequin s'est révélé généreux et Iphicrate lui accorde respect et gratitude. Cependant, ils demeurent tous des domestiques, sans espoir de promotion sociale ou financière. b. Le maître, humainement Mais le maître devient, au XVIIIème siècle, plus dépendant de son valet que dans les pièces de l'époque précédente. Le valet est beaucoup plus pour lui qu'un adjuvant, un auxiliaire précieux. [...]
[...] Si, évidemment, le valet est soumis à un maître qui attend un service fidèle et de tous les instants, on peut se demander si le maître ne serait pas, lui aussi, dépendant de son valet. Dans les rapports complexes qui unissent ces deux personnages, quel est celui qui, finalement, a le plus besoin de l'autre ? Après avoir montré que le valet est, par tradition dramaturgique, totalement soumis à son maître, que ce dernier ne peut se passer de son serviteur dans de nombreux cas, nous verrons que les deux sont indissociables, que leur position et leurs liens ont évolué durant le siècle des Lumières. I. Le valet dépend du maître a. [...]
[...] Il est définit par sa fonction subalterne Le valet est défini dans la comédie comme un personnage codifié, on attend alors un certain nombre de caractéristiques, dont la dépendance totale. Le maître est celui qui tient le sort de son valet entre ses mains, il peut le favoriser (Almaviva donne une excellente chambre à Figaro et à Suzanne) ou le maltraiter (le Comte veut profiter de son droit du Seigneur, Iphicrate bat souvent Arlequin dans L'îles des esclaves Une fois sortis de leur condition, ils ne réussissent pas souvent à trouver un emploi rémunérateur et stable : Figaro est un barbier satisfait de redevenir le valet d'Almaviva ; Dubois, qui a quitté Dorante et sert Araminte, est heureux de le servir à nouveau, Arlequin devenu libre ne sait plus quoi faire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture