Le naturalisme apparaît en France en 1860, considéré comme l'héritier du réalisme, et ayant pour « chef » Émile Zola, c'est celui-ci qui en fait une véritable école littéraire. Si, Albert Cossery se qualifie lui-même de « réaliste », en se justifiant par les différents éléments caractéristiques qu'emprunte son écriture au réalisme (Narration à la troisième personne, description du quotidien, etc.), il reste cependant difficile de trancher le rapprochement de son œuvre entre le naturalisme et le réalisme autant par le fait est qu'il s'agit d'un écrivain du XXe siècle. Ainsi, dans l'écriture de Cossery, se distinguent les points distinctifs du naturalisme. On peut donc, rapprocher Albert Cossery au naturalisme par la visée scientifique (objective) qu'il entreprend, il fait de ses personnages des cobayes à étudier, tel l'exemple du facteur, dans la première nouvelle de son œuvre (Les Hommes oubliés de Dieu) « Le facteur se venge » où Cossery analyse le comportement même du facteur qui se considère comme supérieur malgré le fait qu'il soit raillé de coups par les habitants du quartier et qui s'estime maitre des secrets des autres. Il existe aussi l'exemple, dans « le coiffeur a tué sa femme » du ferblantier, Chaktour qui reste obsédé par la question du crime du coiffeur, « pourquoi a-t-il empoisonné sa femme ? ».
[...] Ici on note une volonté de magnifier les pauvres dans leur misère la plus totale, ainsi que d'inviter le lecteur à faire sa propre révolution sur ce qu'ils endurent, et donc à les persuader par les sentiments. Cette narration à la troisième personne met en évidence un point de vue interne, qui profite à la mise en scène des personnages ayant tous une existence terne passive marquée par leur tempérament, l'hérédité et leur milieu social -la misère- ; éléments caractéristiques du naturalisme que l'ont retrouvé dans cet ouvrage de Cossery. [...]
[...] Cossery et le rapprochement de son œuvre au naturalisme. Le naturalisme apparaît en France en 1860, considéré comme l'héritier du réalisme, et ayant pour chef Émile Zola, c'est celui-ci qui en fait une véritable école littéraire. Si, Albert Cossery se qualifie lui-même de réaliste en se justifiant par les différents éléments caractéristiques qu'emprunte son écriture au réalisme (Narration à la troisième personne, description du quotidien, etc.), il reste cependant difficile de trancher le rapprochement de son œuvre entre le naturalisme et le réalisme autant par le fait est qu'il s'agit d'un écrivain du XXe siècle. [...]
[...] Il existe aussi l'exemple, dans le coiffeur a tué sa femme du ferblantier, Chaktour qui reste obsédé par la question du crime du coiffeur, pourquoi a-t-il empoisonné sa femme ? L'auteur donne aussi l'illusion de la réalité par des descriptions minutieuses et documentées (Description réaliste du cadre spatio-temporel.) Par le vocabulaire des personnages du milieu étudié (vulgarité, argot, n'oublions pas que le texte a été intégralement traduit de l'arabe, il conserve donc ces propos d'origines), par des portraits psychologiques et réalistes (portrait du facteur : L'homme était court et fluet. Tout dans son aspect favorisait la malveillance et attirait l'hostilité. [...]
[...] Sans doute, afin de rendre l'œuvre moins répulsive, l'auteur ajoute de l'humour aux personnages, peut être en signe de désespoir de leur part, créant ainsi, des portraits tragi-comiques comme ce Safrout qui veut faire breveter les injures nouvelles qu'il invente quotidiennement ou le cruel gendarme Gohloche au sourire qui était comme le reflet d'un crachat anonyme le facteur qui avait l'air d'un produit falsifié de l'espèce humaine, une sorte d'inconvenance particulière et très significative ou bien encore le lettré Gad qui entre deux crises de dysenterie, invente une façon révolutionnaire de mendier. L'auteur s'intéresse à la misère et à ces protagonistes oubliés de Dieu, et si le point de vue de l'auteur peut apparaitre comme péjoratif c'est tout au contraire, une certaine tendresse envers ces personnages qu'il faut retenir. [...]
[...] Nous remarquons, de plus, que la narration censée être objective, ne l'est pas, ou au moins partiellement, car même si il y a la présence de la troisième personne, on ressent comme une subjectivité dans la focalisation de l'auteur qui nous laisse sceptique sur cette démarche, mais comme étant caractéristiques de certains auteurs naturalistes, les romanciers naturalistes ne conservent pas toujours la rigueur et la sécheresse objective nécessaires à leur projet, cela fait donc partie des entorses au protocole d'écriture naturaliste. Dans ce recueil de nouvelles, le thème abordé est celui des Cairotes pauvres, seuls vivant dans leur misère, fatalité récurrente, méritant la considération de l'auteur, ne l'oublions pas, Albert Cossery étant issu d'une famille chrétienne relativement aisée, rien ne semblait prédestiner Cossery à sonder les différentes difficultés des plus démunis. Nous observons aussi l'absence de personnages riches, et donc l'omniprésence de la misère, Cossery témoigne de son époque au travers du naturalisme. [...]
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