Comment les rapports entre les maîtres et les valets sont-ils présentés dans ce corpus ? Et Analyse de texte Scène III de L'île des Esclaves de Marivaux
[...] De plus, la phrase rend aussi du regard des autres : ces "bonnes amies" qui ne seraient pas si bonnes. La dernière phrase de Cléanthis, considérant ces anciens maîtres comme "des pauvres gens" est une formidable démonstration que nous lisons une satire. Elle a porté un jugement argumenté par les propos "et cela veut dire" démontrant qu'elle n'est plus en train d'imiter son ancienne maîtresse et fini par un jugement de valeur. Conclusion : C'est ainsi que Marivaux tente de décrire, à travers un humour dramatique, les fastes et la vacuité des esprits se considérant comme noble. [...]
[...] Dès lors et au regard de ce contexte, on peut se demander comment Cléanthis accède-t-elle à la liberté par la parole et par la satire? Nous consacrerons une première partie au caractère polyphonique de cette tirade. Ce mélange de voix nous permet d'en voir une imitation d'un discours mondain, proche de la satire. Dans une deuxième partie, nous nous interrogerons sur la notion du genre théâtral dans le théâtre. C'est dans ce passage que le personnage Cléanthis se met en scène. [...]
[...] Finalement, en articulant les véritables facultés des valets et des esclaves, on remarque que les dramaturges présentent une relation plus ambigüe entre les valets ou esclaves et leurs maîtres et maîtresses : ils s'apparent à être de véritables conseillers. C'est auprès de Sganarelle que Dom Juan entend la foi religieuse, c'est auprès de Phénice que Bérénice cherche que conseil et c'est auprès de Suzanne que La Comtesse prépare son stratagème. Analyse de texte Scène III : L'île des esclaves Marivaux Introduction L'île des esclaves est une pièce de théâtre écrite de Marivaux et parue en 1725. Cette pièce se distingue de par l'activité de ses personnages échoués sur une île. [...]
[...] Dès lors, Cléanthis conte des événements passés. Concernant le fond des propos tenus par l'ancienne esclave, nous faisons face à un double discours disposant de deux temporalités. L'une est immédiate représentant le discours de Cléanthis, tandis que l'autre est passée : elle met en avant les événements racontés. Ces deux temporalités font figure de discours unique: celui de Cléanthis. De plus, on remarque au niveau formel une deuxième voix venant s'ajouter à la parole de l'ancienne esclave. En effet, l'application de la part de Cléanthis du pronom « on » afin de représenter son ancienne maîtresse : « qu'on m'apporte » , « on éprouve » rend compte d'un flou dans la différence entre le discours d'Euphrosine et le sien. [...]
[...] Cette image s'accompagne d'une déférence du valet ou de l'esclave à l'égard de ses maîtres et maîtresses. En effet, au sein des rapports de force : on remarque une violence symbolique prégnante à travers l'usage du tutoiement et du vouvoiement. Les valets se voient être tutoyés tandis qu'ils vouvoient leurs maîtres et maîtresse, c'est par exemple le cas de Bérénice qui tutoie Phénice : " Tu veux donc que je flatte une ardeur insensée" ou encore Dom Juan tutoyant Sganarelle : "J'attends que ton raisonnement soit fini". [...]
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