Durant l'Antiquité, Aristote définit la tragédie classique comme un genre qui se doit de susciter terreur et passion chez le spectateur et fixe des règles contraignantes pour arriver à ce but. Des siècles plus tard, en pleine époque du classicisme, ce genre théâtral devient un genre majeur, le théâtre classique, chez des auteurs tels que Racine ou Corneille. Ce dernier écrit alors Cinna. On peut donc se demander en quoi cette oeuvre majeure de Corneille est une tragédie classique. Nous le vérifierons d'abord à travers le respect des règles majeures du théâtre classique fixées par Aristote, puis nous nous assurerons que les faits et l'histoire racontées dans cette pièce et qu'enfin, la forme de celle-ci répondent aux critères de ce genre théâtral.
On s'intéresse donc d'abord aux trois règles majeures du théâtre classique fixées par Aristote que sont les règles de bienséance, la règle des trois unités et l'importante de la vraisemblance.
En effet, dans Cinna, comme l'impose la règle, la violence n'est pas représentée sur scène, d'autant plus qu'elle n'est que très peu présente dans la pièce. De plus le vocabulaire employé par les personnages reste soutenu. Cela s'explique par l'éducation des personnages qui leur font proscrire toute parole familière. Les règles de bienséance sont donc respectées.
Une autre règle majeure du théâtre classique est la règle des trois unités que Nicolas Boileau résume à travers ces vers : "Qu'en un lieu, qu'en un jour, qu'un seul fait accompli, / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli". Or, ici, l'action se passe uniquement dans le palais d'Auguste et en moins d'une journée, ou, comme le dirait Aristote, "en moins d'une révolution de Soleil" (...)
[...] En outre, dans la tragédie classique, le récit est utilisé pour donner à voir ou à entendre ce qui n'a pas pu l'être, soit au nom de la vraisemblance, soit au nom du respect des règles de bienséance. En l'occurrence, le récit le plus important est celui d'Emilie dans la scène 1 de l'acte qui explique ce qui s'est passé précédemment. Enfin, on note une particularité propre à Corneille : il a écrit surtout des tragédies historiques inspiré par le récit d'historiens ou philosophes romains et montre le plus souvent des querelles politiques. Toutes ces caractéristiques sur le fond de l'histoire sont bien cohérentes avec la tragédie classique. [...]
[...] Ici, il est fermé car on connait la finalité pour tous les personnages qui sont graciés par l'empereur et le spectateur n'est pas laissé dans le suspens contrairement à d'autres pièces comme Britannicus de Racine. Comme imposé par Aristote, une tragédie classique doit être divisée en cinq actes et, lorsqu'un personnage sort de scène, il en reste toujours un qui reste dans la scène suivante. C'est le cas chez Corneille qui applique cette règle : Cinna a bien cinq actes. Enfin, comme l'exige une règle importante de la tragédie classique, la pièce doit être intégralement rédigée en utilisant le vers noble l'alexandrin. [...]
[...] La forme de la pièce de Corneille, Cinna répond donc bien, une fois de plus, aux règles de la tragédie classique. D'après Aristote, toutes ces contraintes n'ont pour unique but que de parvenir à la vraisemblance. Ici, le respect des règles du théâtre classique imposées par Aristote, le fond, et la forme de l'œuvre qu'est Cinna de Corneille montrent que cette pièce est une tragédie classique. Ces règles seront reniées dès la fin du classicisme avec l'apparition du théâtre romantique, popularisé par Victor Hugo, et de la tragédie moderne au XX ème siècle, marquée par les guerres. [...]
[...] Enfin, pour assurer la cohérence de l'œuvre et donc pour assurer la vraisemblance de la pièce, il faut toujours respecter l'ensemble des règles du théâtre classique afin que le spectateur comprenne et ressente de l'intérêt pour la pièce. Cela passe ici par le respect de la règle des trois unités, à l'inverse du drame romantique. Le fait que Cinna respecte les règles de bienséance, et la règle des trois unités montrent que cette pièce répond bien aux règles majeures de la tragédie classique. Reste donc à vérifier que cette pièce correspond, dans l'histoire et dans l'action aux règles de la tragédie classique. [...]
[...] On peut donc se demander en quoi cette œuvre majeure de Corneille est une tragédie classique. Nous le vérifierons d'abord à travers le respect des règles majeures du théâtre classique fixées par Aristote, puis nous nous assurerons que les faits et l'histoire racontées dans cette pièce et qu'enfin, la forme de celle-ci répondent aux critères de ce genre théâtral. On s'intéresse donc d'abord aux trois règles majeures du théâtre classique fixées par Aristote que sont les règles de bienséance, la règle des trois unités et l'importante de la vraisemblance. [...]
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