Gisèle Pineau, écrivain guadeloupéenne, est l'auteur de Chair Piment, publié en 2002. Ce récit aborde le thème de l'exil associé à la mélancolie, les souvenirs, le mal du pays et le désespoir à travers le personnage central : Mina Montério, une des dernières descendantes du clan Montério. Cette femme de trente-cinq ans, cantinière dans un lycée et vivant en banlieue parisienne, est poussée par une sorte d'instinct à retourner dans son pays natal, la Guadeloupe. C'est ainsi qu'elle s'apprête à faire face à son passé et à l'histoire de sa famille en faisant resurgir des souvenirs enfouis. Le souvenir est un rappel, volontaire ou non, par la mémoire d'un évènement, d'une idée ou d'une sensation passées. A priori, le souvenir relève du passé et du révolu, mais le souvenir n'est-il seulement qu'un élément de l'histoire (individuelle ou collective) ? L'étude de ce thème est constitué de trois parties : premièrement, le souvenir en tant que transition temporelle, ensuite, l'écriture singulière de Gisèle Pineau, et enfin, le caractère magique du souvenir.
[...] C'est le cas à la fin dans le chapitre dix-neuf, passage clé qui installe le doute dans l'esprit de Mina au sujet de la véritable personne qu'est Suzon Mignard, par l'intermédiaire de Rosalia vue en rêve : Elle s'endormit sur ces mots, l'estomac lourd de la friture longue à digérer. Et pour la première fois, mais en rêve, Rosalia se mit à dénombrer les bateaux sur la mer ( ) Et puis, tout chavira. Quinze, seize, dix-sept, dix-huit La peinture rouge se changea en sang. Et la tête de Suzon, dégoulinante de sang, surgit de la toile. [...]
[...] Dans le cas de Mina, le souvenir est lié aux souvenirs de Piment et de tout un ensemble d'individus. Victor, quant à lui, est un Français dépressif et un ancien amant passager de Mina. Il a été traumatisé suite à son enfance difficile avec le suicide de son père, Edmond, et l'instabilité de sa mère, Emilie. Lui aussi doit faire face à son passé, notamment en s'y replongeant. Il se trouve que son mal peut être guéri avec l'aide d'un gadèzafè une sorte de sorcier ou d'exorciste en Guadeloupe, c'est pourquoi il va se joindre à la jeune femme dans son périple aux Antilles. [...]
[...] La convocation du souvenir dans Chair Piment de Gisèle Pineau Gisèle Pineau, écrivain guadeloupéenne, est l'auteur de Chair Piment, publié en 2002. Ce récit aborde le thème de l'exil associé à la mélancolie, les souvenirs, le mal du pays et le désespoir à travers le personnage central : Mina Montério, une des dernières descendantes du clan Montério. Cette femme de trente-cinq ans, cantinière dans un lycée et vivant en banlieue parisienne, est poussée par une sorte d'instinct à retourner dans son pays natal, la Guadeloupe. [...]
[...] Ils n'étaient alors que deux victimes du passé commun de Lucinda et Gabriel. Bien que le souvenir soit une notion abstraite, il a le pouvoir d'agir concrètement sur les actions, les comportements et les états mentaux des hommes. Mina, Victor et Suzon sont chacun pour des raisons différentes, appelés à faire un retour en arrière, à faire remonter des souvenirs souvent difficiles à vivre. Ainsi, par le biais de cette fiction, Gisèle Pineau montre un panel de différentes approches de la notion de souvenir. [...]
[...] L'analyse de la construction narrative et de l'interprétation du contenu de Chair Piment démontrent l'importance des détails de la vie, qui sont tous significatifs. Ces interprétations vont de pair avec le procédé de mythification de la réalité propre à Gisèle Pineau. III _ Le caractère magique du souvenir Enfin, la notion de souvenir dans Chair Piment est traitée de manière particulière car l'aspect spirituel et même ésotérique est celui qui domine. Le lecteur est dépaysé par la culture créole qui n'aborde pas les évènements de la même façon. [...]
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