Parler de littérature comme de poésie oblige immanquablement à réfléchir sur le travail, le style, sur les mots et les contraintes de la langue, particulièrement sensibles dans la poésie. Tout ce qui est versification, rimes, rythme, et qui fait de la poésie un « art » - au sens latin du terme de « technique », « méthode » - est souvent opposé à l'inspiration et à la liberté poétique.
Ainsi, le poète peut-il trouver une stimulation féconde dans les contraintes formelles, comme Paul Valéry le soulignait toujours : « Mes plus beaux poèmes, je les ai écris sur commande » ? Ou bien doit-il privilégier les muses de l'inspiration, comme Verlaine déplorant les « torts de la Rime […] Qui sonne creux et faux sous la lime ? »...
[...] Les contraintes poétiques sont-elles un obstacle à une expression libre et originale ? Parler de littérature comme de poésie oblige immanquablement à réfléchir sur le travail, le style, sur les mots et les contraintes de la langue, particulièrement sensibles dans la poésie. Tout ce qui est versification, rimes, rythme, et qui fait de la poésie un art - au sens latin du terme de technique méthode - est souvent opposé à l'inspiration et à la liberté poétique. Ainsi, le poète peut-il trouver une stimulation féconde dans les contraintes formelles, comme Paul Valéry le soulignait toujours : Mes plus beaux poèmes, je les ai écris sur commande ? [...]
[...] mettant en garde l'apprenti poète qui ne doit pas devenir un simple rimeur et appliquer des règles comme des recettes de cuisine. Or le poète est un être d'intuition : Il n'y a ni règles ni modèles ; ou plutôt, il n'y a d'autres règles que les lois générales de la nature, qui planent sur l'art tout entier, et les lois spéciales qui, pour chaque composition, résultent des conditions d'existence propres à chaque sujet. clame Victor Hugo. Pour les adversaires de la contrainte, l'inspiration a le droit de créer elle-même sa propre forme sans être bridée. [...]
[...] La contrainte formelle oblige aussi à choisir, à concentrer selon les finalités de l'art et donc à ne garder de la pensée que la quintessence. Les vers forcent à la concision, à la précision, à la pureté : Oui, l'œuvre sort plus belle / D'une forme au travail / Rebelle, / Vers, marbre, onyx, émail constate Théophile Gautier. Effectivement, le vers crée un rythme qui envoûte le lecteur, sans que du reste celui-ci puisse identifier d'où vient ce charme ; en fait le travail minutieux du poète a stylisé la pensée et a créé alors une langue poétique qui transporte le lecteur hors du monde quotidien. [...]
[...] Ces deux poètes montrent qu'il est des cas où contrainte et pensée ne se contredisent pas et certaines de leurs expériences poétiques ont consacré la nécessité de la combinaison de l'inspiration et de la contrainte. Ils ont tous deux choisi la forme qui correspondait le mieux à l'inspiration du moment, montrant par là qu'une contrainte choisie librement ne bride pas le jaillissement poétique. Mais la contrainte ne doit pas être une forme vide, adoptée pour elle-même : Victor Hugo demande l'adéquation de la pensée et la règle qui n'est bonne que lorsqu'elle correspond à la sensibilité du poète ou de l'époque. [...]
[...] Elles permettent de trouver des solutions originales pour s'y soumettre. Ainsi, dans le poème à Lou Adieu Apollinaire se plie à la contrainte du vers, mais joue avec elle en faisant un acrostiche où s'inscrit par cinq fois le nom de sa maîtresse Lou pour mieux rendre compte de la présence obsédante de la femme aimée. Mais l'histoire poétique est ponctuée de révoltes contre les contraintes : le mouvement romantique revendiquant une liberté totale pour les formes de l'art et ses expressions Le poète André Chénier écrit : L'art ne fait que des vers, le cœur seul est poète opposant ainsi les contraintes et les règles à l‘inspiration. [...]
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