Dissertation de Terminale Littéraire sur les Contes de Perrault illustrés par Gustave Doré. Quelles sont les différentes valeurs de l'Ogre dans les Contes et parmi les gravures ? Quel(s) rôle(s) a(ont)-t-il(s) ? Concerne-t-il vraiment l'enfant ? Est-il unilatéral ?
[...] C'est ainsi que l'enfant passerait du principe de plaisir au principe de réalité comme l'explique Bruno Bettelheim dans Psychanalyse des Contes de fée. De même, la similitude entre l'Ogre du Petit Poucet et Barbe bleue qui n'est pas un Ogre par rapport à leur yeux exorbités pousse la réflexion sur ce personnage : à savoir s'il n'est pas la représentation de nos fantasmes, désirs, violences, aspirations sexuelles refoulées qu'il assouvit sans complexe. Car bien que Barbe bleue ne soit pas un Ogre, il inspire la méfiance, si ce n'est la peur, et demeure plus intelligent encore : ce qui est plus terrifiant. [...]
[...] Héros intemporel et sans sentiment hormis son appétence sexuelle ? on peut faire le rapprochement avec Dracula, héros de l'œuvre éponyme de Bram Stoker. Cependant, ces personnages accorderaient-ils plus de profondeur à l'œuvre s'ils y étaient pourvus de sentiments ? [...]
[...] Dissertation de Littérature (en 45 minutes) Quelles sont les différentes valeurs de l'Ogre dans les Contes de Perrault et les illustrations de Doré ? De nos jours, les Contes ou Contes de ma Mère l'Oye de Charles Perrault, parus en 1697, sont encore un excellent apologue, prônant des valeurs judéo-chrétiennes certaines, des vérités solides (C. Perrault, préface des Contes), et cela à l'aide d'une dichotomie nécessaire à l'œuvre. Cependant, plusieurs lectures et surtout les gravures de Gustave Doré parues en 1861 nous apprennent que l'œuvre n'est pas strictement partagée, mais nuancée. [...]
[...] Peut-on voir par ailleurs en les bottes la concrétisation d'un passage de l'enfance à l'adolescence réussi, de même que le mariage l'est chez les héroïnes ? Le Chat botté, de même, arrive à se jouer de l'Ogre, ce qui est rappelé dans la morale : mieux vaut ainsi user de ruse et d'« industrie pour grandir. A ceci s'ajoute la sagesse que démontre la Belle au Bois dormant face à sa belle-mère : elle accepte peu à peu les sacrifices et pourtant demeure récompensée. En somme, l'Ogre n'est qu'un passage : ne se dissipe-t-il pas une fois vaincu et surmonté ? [...]
[...] Par ailleurs, Gustave Doré ne choisit-il pas de représenter l'Ogre à des moments distincts, toujours dans ce parti-pris d'instant d'avant décrit par Marc Soriano ? Même s'il demeure fondamentalement terrifiant, cette terreur n'est là que pour susciter chez l'enfant le désir même de la surmonter et de se surmonter. L'Ogre adopte donc un aspect préventif à la fois envers l'enfant, pour le prévenir des difficultés à surmonter tout comme des mauvaises personnes à éviter, mais aussi auprès des adultes, pour leur afficher clairement ce que pourrait donner le relâchement de toutes leurs inhibitions. [...]
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