Les Contes ont été pour la première donnés au public au 1697, quelques temps après leur écriture par Charles Perrault, suivis par une nouvelle publication, au XIXème siècle, qui contenait les gravures de Gustave Doré.
Aujourd'hui, ses Contes sont connus par tout le monde: par les enfants qui écoutent ces histoires le soir dès le plus jeune âge, par les parents qui les racontent au chevet de leurs enfants, tout comme par les professeurs et les psychanalystes qui en peuvent en faire une étude approfondie.
Mais, sachant qu'ils datent du XVIIème siècle, nous laissent-ils à entendre une voix populaire, accessible au commun des mortels ?
[...] Par ces détails, l'on voit donc que Perrault a largement donné à entendre une voix bourgeoise dans ses Contes, surtout car ses premiers lecteurs faisaient partie de la haute société cultivée de l'époque. De surcroît, les lecteurs bourgeois de Perrault peuvent se reconnaître dans certains passages de l'œuvre : effectivement, ce dernier a joué sur l'art du conteur, en retranscrivant les contes de l'oral à l'écrit, ce qui plait au lecteurs aisés du XVIIème. Les Contes, ne sont en effet pas dénués d'humour, et même s'il n'était pas indispensable que ces traits d'esprit apparaissent lorsque les contes n'étaient qu'à leur état oral, les lecteurs de Perrault appréciaient et retrouvaient dans l'œuvre un fond bourgeois. [...]
[...] Par exemple pour le Petit Chaperon Rouge, il propose d'en faire une lecture totalement différente que celles faites par l'enfant et/ou l'adulte : selon lui, les deux dévorations du Loup, celle de la grand- mère et du Chaperon, seraient en fait des viols, dont l'un punirait la fillette voulant passer pour plus âgée qu'elle n'était. Une lecteur psychanalytique permet de relever les symboles afin de conclure ceci, comme par exemple le fait que la fillette porte un Chaperon, alors que c'était une coiffure réservée aux femmes, ou encore qu'elle n'oppose aucune résistance au loup, étant en quelque sorte complice du viol. [...]
[...] Etant donné de leur simplicité de style et leur facilité d'accès, les enfants peuvent évidemment lire les Contes et les prendre au premier degré, comprenant chaque mot dans sa plus simple signification, juste par divertissement, comme les comprenaient sûrement les lecteurs dits populaires au XVIIème siècle et avant. A la lecture du Petit Poucet, un enfant sera simplement conforté dans l'idée que les Ogres et la forêt font peur, et qu'il y a une constante opposition entre le bien et le mal, mais il ne comprendra pas forcément le ou les messages du conte. Mais aussi, on peut avoir une lecture adulte des Contes ; une lecture où l'on peut vraiment comprendre chaque moralité et en tirer une conclusion, un enseignement. [...]
[...] Les Contes donnent donc à entendre une double voix, populaire et accessible au commun des mortels, ou bourgeoises et compréhensibles que par une certaine catégorie de personnes. Cependant, les différentes lectures que l'on peut faire des Contes ne dépendent pas uniquement de la catégorie sociale du lecteur. A notre époque, les classes sociales ne sont plus aussi distinctes qu'à l'époque, et surtout, l'éducation et la connaissance ce sont universalisées et sont obligatoires pour tous, donc logiquement, chacun devrait pouvoir comprendre les Contes des deux façons présentées ci- dessus. [...]
[...] La société actuelle ne faisant plus de nette distinction entre la bourgeoisie et la classe populaire du moins, largement moins qu'au XVIIème siècle nous verrons dans une troisième partie si les Contes sont devenus accessibles au commun des mortels, aujourd'hui. A l'origine, le conte est un genre narratif faisant partie de la littérature orale ; c'est-à-dire que dans la tradition populaire, le conte était une histoire fictive, racontée dans les chaumières, par les nourrices ou par les mères à leurs enfants. [...]
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