« Il était une fois », telle est la formule « magique » qui marque le départ pour un pays merveilleux et parfois inquiétant où les contes de Cendrillon, La Belle au bois Dormant ou encore du petit Poucet nous attendent. S'ils ont pour la plupart bercé notre enfance, la lecture de ceux-ci peut aussi se faire sous un angle quelque peu différent. Outre de simples histoires pour enfants destinées à approfondir leur éducation, celles-ci s'adressent aussi à public adulte, et cultivé notamment à travers les illustrations.
Dans Les Contes de Ma Mère l'Oye de Charles Perrault, illustrés par Gustave Doré et parus en 1862, il semble que l'illustrateur tienne à livrer une vision sombre et subtilement effrayante des contes.
On peut ainsi se demander comment Gustave Doré parvient à souligner la dimension dramatique, inquiétante du conte dans ses illustrations.
[...] En effet, les petites ogresses ont le nez crochu, de grandes bouches et des dents pointues de plus on peut également voir distinctement de petits ossements sur les draps ainsi qu'une patte que la petite ogresse de droite tient dans sa main comme un enfant le ferait avec son doudou . Si Gustave Doré fut auparavant illustrateur de pièce de théâtre notamment à travers Don Quichotte, de Cervantès (1863), nous retrouvons également au sein des illustrations des contes de Perrault un important travail sur la mise en scène des personnages. [...]
[...] Histoires dans lesquelles sous le crayon de Gustave Doré tout semble concourir à la dramatisation depuis les jeux de lumière et de contraste à la mise en scène théâtrale du tableau jusqu'aux moindres détails qui génèrent un réalisme terrifiant. L'illustrateur nous invite dès lors à un spectacle étrange quelques fois même inquiétant où réalisme et fantastique semblent parfaitement cohabiter au sein des contes de Charles Perrault. Cela nous amène à nous demander quelle place occupent réellement le fantastique et le monde de la magie au sein des contes de Perrault ? [...]
[...] L'illustrateur souligne également la dimension dramatique dans la gravure de la fuite de Peau d'Âne pour échapper au mariage avec son père. L'atmosphère est sombre, la jeune fille semble inquiète elle regarde derrière elle par peur d'être suivie. Le château apparaît menaçant, entouré de nuages gris, la pleine lune est la seule lumière qu'il y est, la nature se pare elle aussi d'attraits inquiétants, elle est dense, sombre déborde sur les marches de l'escalier et semble poursuivre la jeune fille, comme le ferait son destin. [...]
[...] Si la dimension dramatique est mise en relief par les jeux de lumière et de contraste, celle-ci l'est aussi par la présence de nombreux détails au sein des gravures de Gustave Doré, symboles de son inspiration romantique. Nous pouvons ainsi citer de nouveau le Chat Botté et la gravure le représentant dans la somptueuse demeure de l'Ogre. Il n'y a apparemment rien d'effrayant dans cet ogre ventripotent devant lequel se présente le Chat botté. Ni jeux de lumière, ni disproportion . Pourtant, de petits détails renforcent l'atmosphère inquiétante de la scène. [...]
[...] Les Contes de Ma Mère l'Oye de Charles Perrault : comment Gustave Doré souligne t-il la dimension dramatique, inquiétante du conte dans ses illustrations ? Il était une fois telle est la formule magique qui marque le départ pour un pays merveilleux et parfois inquiétant où les contes de Cendrillon, La Belle au bois Dormant ou encore du petit Poucet nous attendent. S'ils ont pour la plupart bercé notre enfance, la lecture de ceux-ci peut aussi se faire sous un angle quelque peu différent. [...]
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