(...) Si les philosophes mettent un accent particulier sur l'idéologie pour donner un sens au concept, les sociologues quant à eux définissent la modernité comme « un changement ontologique du mode de régulation de la reproduction sociale basée sur une transformation du sens temporel de la légitimité ». En clair, tout ce qui était considéré comme norme dans la société est mis en crise par une nouvelle vision. C'est pourquoi Michel Freitag dit que « la modernité est la possibilité politique réflexive de changer les règles du jeu de la vie sociale ». C'est donc une émancipation vis-à-vis des traditions, des doctrines ou des idéologies d'une culture traditionnelle. De ce qui précède, il convient de retenir que la modernité est un changement, une rupture d'avec l'existant considéré comme étant archaïque, dépassé, démodé et obscurantiste.
[...] Cette alternance est donc un fait nouveau en rapport avec la stratification linguistique de la société moderne. Ces traits oratoires et linguistiques relevés ci dessus renforcent la poéticité du langage du conteur auteur. Ils lui permettent en effet de construire des images par des procédés métaphoriques qui mettent en exergue le merveilleux du conte. Le conteur auteur dit en effet le soleil, de colère, grillait tout, et le vent pour lui faire la cour, ne cessait de charrier du sable . [...]
[...] Nous étudierons donc la performance de l'auteur et la construction de la trame. II 2.1 / La performance de l'auteur La performance du conteur se mesure selon le schéma oral et la progression du récit. En d'autres termes, elle constitue la poéticité du langage, les traits linguistiques et aratoires dont se sert le conteur pour dire le conte. Ces différents éléments sont bien perceptibles dans le conte le miroir de la disette Le schéma oral est en effet fait de répétitions d'actions, d'événements, de phrases et même de paragraphes. [...]
[...] Cela dit, la conclusion de notre conte est formée de deux longues phrases qui présentent chacune, les caractéristiques d'un paragraphe ; c'est-à-dire que chacune d'elles débute par un alinéa. Ces deux paragraphes assimilés sont d'égales dimensions et chacun d'eux se termine par des points de suspension ; une façon pour le conteur - auteur de suspendre ce qu'il avait encore à dire à son public. III2/ LES INDICES DE FOND Le conte a une fin généralement heureuse. Cela n'exclut pas le fait que cette fin peut être triste ou non souhaitée dans certaines situations. [...]
[...] C'est cette nouveauté qui s'est introduite dans le conte que nous retrouverons dans cette partie consacrée au décryptage de l'intrigue. II1/ LES TRAITS FORMELS Il s'agira pour nous d'examiner le texte afin de relever tous les indices formels pouvant témoigner du caractère moderne du conte. II 1.1 / La vitesse de l'intrigue Disons qu'ici, la vitesse est assimilée à l'espace du texte écrit qu'occupe l'intrigue. Il s'agit donc du nombre de pages sur lesquelles s'étend le conte, mais plus particulièrement des événements contés. [...]
[...] C'est le cas du discours relatif à la description de la famine. Le conteur auteur parle en effet de la présence ou de l'existence de la famine dans le village, à la page 08. Il décrit la cruauté et les affres de cette famine dans une partie du texte couvrant pratiquement le tiers du récit. Pendant cette description, il ne cesse de rappeler la présence de la famine déjà signalée, mais aussi et surtout de répéter la phrase Kacou Ananzè pêchait Cette phrase, il l'a répétée trois fois dans le texte. [...]
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