Littérature, Conte du Graal, Chrétien de Troyes, forces, faiblesses du roi Arthur, Lancelot du Lac, littérature arthurienne, chevalerie, Perceval, sénéchal Keu, roi Pêcheur
Chrétien de Troyes, né en 1130, et mort entre 1180 et 1190, est un auteur protégé par la comtesse Marie de France, fille de Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine. Chrétien de Troyes reprend le mythe du roi Arthur, et est le premier à revendiquer une identité autoriale : il signe ses textes avec son propre nom. Il développe le mythe du roi Arthur, qui avait déjà inspiré Geoffroy de Monmouth, par exemple. Cet auteur décrivait alors Arthur comme un grand guerrier de Bretagne, etc. Chrétien de Troyes, lui, ajoute, au mythe du roi Arthur, Lancelot du Lac, qui est un personnage fictif, et décrit le Saint Graal, tout en le sacralisant.
[...] On entend donc parler du roi Arthur durant tout le roman, celui-ci se termine même sur son évanouissement, mais il prend peu de fois la parole. En clair, Arthur est souvent absent des différentes scènes, lorsqu'il est présent il dit peu de choses, mais il reste bien présent d'un point de vue contextuel, au second plan de l'histoire. On parle également de lui notamment puisque les deux personnages centraux : Perceval et Gauvain, ont un lien direct avec ce personnage. [...]
[...] Chrétien de Troyes avait pour but de redorer la chevalerie par le biais de l'écriture, dans une époque où cet aspect était en déclin. Dès lors, Chrétien de Troyes instaure un changement et une certaine originalité aux romans arthuriens habituels : il ne présente pas la guerre, mais des temps de paix, autour de la Cour du roi Arthur. Il instaure également un changement de paradigme. Auparavant, la valeur centrale de la littérature arthurienne était l'amour, dès lors, il s'agit de la recherche de la chrétienté. [...]
[...] Ce lien familial fait du personnage du roi Pêcheur un personnage d'autant plus intéressant, notamment lorsque l'on sait que le sénéchal Keu s'était moqué de Perceval, en présence du roi Arthur, alors que celui-ci est devenu un très bon chevalier. Pour conclure, le personnage du roi Arthur est à la fois très présent dans ce récit grâce à l'ancrage qu'il permet, mais également très absent, au regard des autres romans de Chrétien de Troyes. Il est presque totalement effacé de ce roman et est relégué au second plan, là où le personnage du roi Pêcheur est mis en avant. [...]
[...] On peut également lire à la page 55 : « bon roi Arthur » (le mot est le même dans la traduction : « lo bon roi Artu »). Ce personnage est qualifié de « bon », de par sa présence positive dans tout le roman, et est donc qualifié avec un adjectif mélioratif. Cependant, le personnage du roi Arthur semble avoir un double, que tout oppose. La présence du sénéchal Keu (p.91 : l'épisode est nommé « Le Sénéchal Keu et le roi Arthur ») met en scène le double « maléfique » du roi. [...]
[...] En effet, Chrétien de Troyes situe tout son récit autour du personnage de Perceval, est se sert donc du personnage du roi Arthur comme d'un simple élément de contexte. Le roi Arthur, est donc relégué au second plan, et est en quelque sorte effacé du roman : il ne tient plus le rôle si important qu'il avait auparavant. Cependant, grâce à ce personnage mythique et contextuel qu'est le roi Arthur, les lecteurs savent où se situe le roman, et quelle est la période historique développée, même si celle-ci n'est pas très précise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture