La condition des femmes a changé, petit à petit, au fil des siècles : longtemps soumises à l'homme, elles jouissent aujourd'hui de plus d'indépendance et de liberté. Le fait de pouvoir se déterminer professionnellement, et d'être capables d'autonomie financière, a été un facteur décisif dans la libération des femmes. Mais le travail libère-t-il vraiment les femmes ? Pour tenter d'apporter une réponse à ce questionnement, nous examinerons d'abord l'évolution historique du noyau familial. Puis nous nous pencherons sur les inégalités professionnelles liées au sexe. Enfin, nous reviendrons sur l'étymologie du mot travail, et sur ses rapports, au-delà des questions de genre, avec la liberté.
[...] Ces quelques lois fondamentales offrent aux femmes un statut civil égal à celui de l'homme : elles sont affranchies du seul cadre de la famille et de la seule fonction de reproductrices, pour devenir des personnes capables d'indépendance financière et d'auto-détermination professionnelle. Ainsi, sous cet angle, on peut dire que le travail sait être, pour les femmes, synonyme de liberté. 2. Il faut dire toutefois que, si un changement s'est opéré, il est loin d'être achevé. Car des inégalités subsistent encore profondément sinon dans les lois, au moins dans les usages de la société - reliquats d'une subordination de la femme à l'homme qui peine à disparaître. [...]
[...] Ainsi, pour les femmes, même si des progrès ont été faits et que leur indépendance professionnelle et financière se soit développée au cours du XXème s., il nous faut bien constater que les inégalités de fait (et non de droit) empiètent sur la liberté qu'elles ont acquises - liberté qui n'est pas une liberté dans l'absolu, mais une liberté par rapport à un certain modèle existentiel. Si le travail offre donc une fenêtre de liberté aux femmes, celle-ci est étroite. Mais la liberté sera-t-elle jamais tout à fait accessible à l'Humanité ? [...]
[...] Mais le travail libère-t-il vraiment les femmes ? Pour tenter d'apporter une réponse à ce questionnement, nous examinerons d'abord l'évolution historique du noyau familial. Puis nous nous pencherons sur les inégalités professionnelles liées au sexe. Enfin, nous reviendrons sur l'étymologie du mot travail, et sur ses rapports, au-delà des questions de genre, avec la liberté. 1. La Famille a été, pendant des milliers d'années, la prison aussi bien que la raison de vivre des femmes. Aussi loin qu'on puisse regarder, la destinée des femmes s'est traditionnellement résumée à engendrer des enfants - mâles de préférence. [...]
[...] Regardons les lois. En 1945, la notion de salaire féminin est supprimée : on ne parle plus que de salaire, peu importe le sexe. La constitution de 1946, dans son préambule, pose en principe l'égalité entre hommes et femmes en tout domaine - professionnel, politique, scolaire, légal, etc. En 1983, la loi Roudy explicite et cadre la notion d'égalité professionnelle entre les sexes. A présent, regardons les chiffres : en 2010, les femmes percevaient dans le secteur privé un salaire inférieur de 28% à celui des hommes, et de 18% dans le secteur public. [...]
[...] Elargissons les perspectives et revenons à l'étymologie du mot travail : tripalium en latin, qui signifie « trépied », qui est en l'occurrence un instrument de torture. Le travail est donc étymologiquement conçu comme une forme de torture, c'est-à-dire une souffrance imposée, contre laquelle nous sommes impuissants. Cette conception antique s'oppose à la grande mouvance moderne du travail comme réalisation de soi ou moyen d'élévation sociale. Alors, qui a raison : les latins anciens, ou les managers modernes ? Le travail est-il une aliénation, ou un moyen de se libérer ? [...]
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