“- Que vouliez-vous? - Les voir.”
Voilà ce que souhaite Lol V. Stein dans le roman du même nom, écrit par Marguerite Duras. Il s'agit d'une inépuisable soif de voir. Pourtant, l'espace visible dans le roman est réduit au strict minimum. Lol est ainsi hantée par cette aporie du regard qui est centrale à l'œuvre. C'est en effet un regard qui n'atteint jamais son objet mais reste continuellement tendu vers lui. Ainsi, le visible reste ici dans ce cadre qu'une promesse. Cette idée faite du regard comme manque peut être rapprochée de l'analyse Lacanienne en ce sens que pour lui, le regard est fondamentalement orienté vers un vide, un manque. Mais si le regard relève d'un manque, alors n'y-a-t-il pas l'idée sous-jacente d'un désir d'assouvir, de satisfaire, de remplir ce vide ? Ainsi donc, en ce cas, le regard deviendrait écran, projection de ce désir. Cet écran peut se retrouver présenté sous la forme du regard mais aussi par l'intermédiaire d'un miroir ou d'une symbolique de l'image écran par l'utilisation de la fenêtre dans Le Ravissement de Lol V. Stein. Néanmoins, si ce regard écran, exprimant le désir, est souvent dirigé vers un objet comme c'est le cas pour Lol, il s'agit de voir que la notion du regard est également analysée en rapport avec la découverte de son identité profonde. Ainsi, Michel dans L'Immoraliste, se voit regarder Marceline pour la toute première fois sur le bateau de sa lune de miel. C'est ainsi qu'un regard sur l'Autre devient un regard sur soi.
C'est dans ce cadre que nous allons nous familiariser avec les différentes théories de Freud, Sartre et Lacan sur le regard et considérer des possibles ponts et embranchements avec l'utilisation littéraire de ce concept.
[...] Le concept du regard dans Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras et dans L'Immoraliste d'André Gide Que vouliez-vous? - Les voir.” Voilà ce que souhaite Lol V. Stein dans le roman du même nom, écrit par Marguerite Duras. Il s'agit d'une inépuisable soif de voir. Pourtant, l'espace visible dans le roman est réduit au strict minimum. Lol est ainsi hantée par cette aporie du regard qui est centrale à l'œuvre. C'est en effet un regard qui n'atteint jamais son objet mais reste continuellement tendu vers lui. [...]
[...] Réfléchir sur la notion de regard chez Marguerite Duras, c'est toujours réfléchir sur la position dans laquelle le personnage regarde. Ici, Lol a bel et bien la position du voyeur si l'on prend pour exemple la scène où Lol scrute la fenêtre de l'Hôtel des Bois. Si l'on approfondit ceci, on remarque que de même que Lol est ici voyeuriste, Jacques Hold qui s'imagine qu'elle l'observe depuis le champ de seigle, est lui-même alors exhibitionniste. Ainsi, il est vrai que le voyeurisme et l'exhibitionnisme sont toujours intrinsèques l'un à l'autre tel que le soutient Freud. [...]
[...] Ainsi donc, en ce cas, le regard deviendrait écran, projection de ce désir. Cet écran peut se retrouver présenté sous la forme du regard mais aussi par l'intermédiaire d'un miroir ou d'une symbolique de l'image-écran par l'utilisation de la fenêtre dans Le Ravissement de Lol V. Stein. Néanmoins, si ce regard-écran, exprimant le désir, est souvent dirigé vers un objet comme c'est le cas pour Lol, il s'agit de voir que la notion du regard est également analysée en rapport avec la découverte de son identité profonde. [...]
[...] Bibliographie Duras Marguerite, Le Ravissement de Lol V. Stein, Gallimard Gide André, Œuvres d'André Gide, L'Immoraliste, Paris, Mercure de France Günther Renate, Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein and L'Amant, Grant & Cutler Ltd Evans Dylan, gaze', in An Introductory Dictionary of Lacanian Psychoanalysis, London p.72-73. Grosz Elizabeth, ‘Voyeurism/ exhibitionism/ the gaze' in Feminism and Psychoanalysis: A critical Dictionary, Oxford 1992, Elizabeth Wright, p. 447-450. Burgelin Claude, De Gaulmyn Pierre, Lire Duras, Presses Universitaires de Lyon p.91-106. Lacan, «'Hommage fait à Marguerite Duras, du Ravissement de Lol V. [...]
[...] Pour Marguerite Duras, À partir du manque, on donne tout à voir. Dans la façon même de traiter la notion de fantasme en psychanalyse, le concept du regard est central et cela est notamment visible dans les travaux de Lacan où il développe une comparaison entre une scène fantasmatique et l'écran de cinéma. En effet, celui-ci rapproche ces deux termes de la façon suivante : selon lui, les fantasmes auraient une fonction protectrice dont on peut comprendre à travers l'image d'un écran. [...]
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