En 1557, Joachim du Bellay revenait de Rome. Peu après, il publiait les Regrets, où il exprimait ses sentiments d'exilé français à la cour de Rome, et Divers jeux rustiques, recueil très varié, où il imite principalement un noble Vénitien, André Navagers, écrivant en latin sous le nom de Naugerius. Parmi les pièces dont il lui devait le sujet, la plus célèbre est sans doute celle qui est intitulée : D'un vanneur de blé aux vents.
Notons le caractère de ce court poème : c'est une fantaisie mythologique. Le texte de Naugerius était intitulé Vota ad auras (Vœux aux brises). Le thème était déjà emprunté à l'Anthologie grecque, et Ronsard de son côté l'utilisa dans le Bocage de 1554. Le principe des poètes de la Pléiade est de viser à l'originalité par la forme, non par le fond. En cela ils ont été suivis par les auteurs de notre période classique. Ainsi cette petite pièce, qu'on appelle aussi la Chanson du vanneur, peut paraître au premier abord un simple exercice d'école; mais la comparaison avec la « source » doit faire ressortir l'originalité de Du Bellay.
[...] Notons aussi que le mot haleine rappelle la personnification des vents. Le retour d'éventez en tête des deux vers suivants marque l'insistance de la demande. Le pauvre vanneur se fait pressant et exprime aussitôt son motif : la chaleur l'accable dans son labeur. Du reste, une brise légère doit aussi aider l'ouvrier dans sa tâche, car vanner, c'est agiter le van, grande coquille d'osier, où l'on met le grain pour le débarrasser de son enveloppe, la baie (ou balle), et de la poussière. [...]
[...] La rose, selon la tradition, représentait l'objet aimé; elle est de plus la reine des fleurs. Les roses de ce bouquet seront en outre fraîchement écloses. Le bouton qui s'ouvre a une grâce, une élégance et un charme sans doute supérieurs à la beauté de la fleur totalement épanouie. Le bouquet est plus poétique que réalisable; car si l'on peut assembler lis, roses et œillets, les violettes font l'objet de bouquets séparés à cause de leurs courtes tiges. Les trois derniers vers reprennent le mot roses pour le préciser. [...]
[...] Parmi les pièces dont il lui devait le sujet, la plus célèbre est sans doute celle qui est intitulée : D'un vanneur de blé aux vents. Notons le caractère de ce court poème : c'est une fantaisie mythologique. Le texte de Naugerius était intitulé Vota ad auras (Vœux aux brises). Le thème était déjà emprunté à l'Anthologie grecque, et Ronsard de son côté l'utilisa dans le Bocage de 1554. Le principe des poètes de la Pléiade est de viser à l'originalité par la forme, non par le fond. [...]
[...] De légères coupes détachent à vous et volez; ailleurs la pause est en fin de vers, plus forte après les deux verbes. Dans les vers 4 et les sonorités siffl-, puis -geuse, et repris trois fois, font entendre les bruits des vents dans la ramure. Ombrageux est pris ici au sens primitif de qui donne de l'ombrage attesté dans Jean de Meung, au XIIIe siècle. Le sens figuré actuel date du XIVe siècle. Ébranler signifie mettre en mouvement Tout ce mouvement exprimé dans la strophe, notons- le, reste doux, modéré, aimable. [...]
[...] Le rythme des trois premiers vers suivait la régularité antérieure; maintenant apparaît une rupture : après le heurt sonore de ahanne (par l'hiatus intérieur des deux voici un enjambement. Il faut courir jusqu'à blé avant de marquer une pause, puis, par un enjambement inverse, courir sans s'arrêter jusqu'à jour. Ainsi les rimes en -anne soulignent les mots importants, mais ne correspondent pas à un arrêt respiratoire. Les mots chaleur du jour terminent la pièce, comme il convient, pour faire ressortir ce qui cause la peine du vanneur, et nécessite le frais courant d'air qu'il souhaite. [...]
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