Molière est un auteur classique, auteur de comédie, de registre divers allant de la farce (Les Fourberies de Scapin, Georges Dandin) à la comédie sérieuse telle que Don Juan passant par la comédie de mœurs ou de caractère (Tartuffe, Le Misanthrope). Au sein d'une même pièce, les différentes palettes de génie comique sont souvent mêlées. Dans son œuvre, Amphitryon occupe une place à part car elle est une comédie mythologique mettant en scène les amours de Jupiter épris de la Thébaine Alcmène. Cette pièce fut représentée pour la première fois en 1668, l'une de ses spécificités est qu'elle est composée de trois actes ainsi que d'un prologue. Ce dernier, ici étudié, met en scène le Dieu Mercure et l'allégorie de la Nuit et se décompose en trois grands mouvements : une introduction (vers 1 à 46) durant laquelle les deux divinités parlent de décorum (étiquette divine), une seconde partie (vers 47 à 108) où Mercure évoque les amours de Jupiter qui a entrepris de séduire Alcmène, enfin des vers 109 à 154, la requête que formule Mercure en faveur de Jupiter. On peut dès lors se demander comment ce prologue nous installe dans l'univers d'une comédie mythologique.
[...] Cependant, Alcmène et Amphitryon sont en couple : L'hymen ne les a joints que depuis quelques jours (vers 67) et la réplique commande aux troupes thébaines nous informe sur l'absentéisme et le retour imminent d'Amphitryon ce qui va faciliter les intentions de Jupiter. En ce qui concerne la requête de Jupiter, il y a une certaine progression : la Nuit est d'abord réticente (vers 120-123) et elle finit par accepter (vers 152- 153). On peut dégager un schéma actanciel où le sujet est Jupiter qui a pour objet de séduire Alcmène. Le destinataire est son amour pour Alcmène, le destinateur est Jupiter lui-même. On peut considérer en tant qu'adjuvants Mercure et la Nuit et en tant qu'opposant Amphitryon. [...]
[...] Outre sa fonction d'exposition de l'intrigue, ce prologue crée une atmosphère poétique. On peut ici considérer le lieu et les personnages de la pièce. Les personnages mis en scène sont mythologiques puisqu'il y a des Dieux tels que Jupiter, Mercure. Il y a une périphrase au vers 34 Le fameux messager du souverain des Dieux pour désigner Mercure, il se présente comme une créature poétique (vers 25 et suivants). Il est sur un nuage, le lieu est donc significatif. Quant à la Nuit, c'est une allégorie (personnification d'une notion abstraite). [...]
[...] Ce dernier, ici étudié, met en scène le Dieu Mercure et l'allégorie de la Nuit et se décompose en trois grands mouvements : une introduction (vers 1 à 46) durant laquelle les deux divinités parlent de décorum (étiquette divine), une seconde partie (vers 47 à 108) où Mercure évoque les amours de Jupiter qui a entrepris de séduire Alcmène, enfin des vers 109 à 154, la requête que formule Mercure en faveur de Jupiter. On peut dès lors se demander comment ce prologue nous installe dans l'univers d'une comédie mythologique. Nous verrons dans un premier temps comment il expose les personnages et les éléments essentiels de l'intrigue puis comment ils nous ont fait pénétrer dans une atmosphère poétique. Enfin, nous verrons que les registres comique et satirique sont présents dès l'ouverture et que ce prologue donne une complicité avec le spectateur. Tout d'abord, ce prologue a une fonction de scène d'exposition. [...]
[...] On peut voir les paroles de l'auteur derrière Mercure. Pour finir, on peut noter la présence de la double énonciation et de la complicité avec le spectateur. Les personnages s'adressent la parole entre eux, mais ils parlent aussi indirectement aux spectateurs : c'est la double énonciation. Par rapport au spectateur, ce dialogue crée une complicité, car il entre dans le secret des Dieux : il est au courant de la métamorphose de Jupiter en Amphitryon et de Mercure en Sosie. [...]
[...] Elle s'étonne du stratagème de Jupiter et le désapprouve, elle accepte les métamorphoses animales contrairement aux métamorphoses humaines, car celles-ci s'opposent aux règles de bienséances de l'étiquette divine. Elle s'offusque des intentions de Jupiter et du rôle que l'on veut lui faire jouer : celui d'une entremetteuse. La Nuit possède une autorité morale, elle est stricte, à cheval sur les principes, prude. Elle entre aussi dans le registre satirique. Le portrait du personnage de Mercure fait également partie de l'effet comique de la pièce. Mercure défend la position de Jupiter, il affiche un relativisme moral et critique la Nuit. [...]
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