Le mariage de Figaro est une pièce de théâtre étonnante où se mêlent tous les genres. On assiste à un mélange subtil de six pièces admirablement fondues ensemble : comédie d'intrigue, comédie de mœurs, comédie romanesque presque tragique, comédie psychologique, pièce musicale et enfin œuvre satirique. La pièce fût interdite ou censurée sous tous les régimes autoritaires car comme le disait Napoléon « Le mariage de Figaro c'est déjà la révolution en action » car Figaro, le personnage principal lutte de tous ses moyens pour sa dignité, son bonheur, la reconnaissance de ses droits. Il dénonce avec une verve incomparablement efficace les abus, fait voir l'odieux comme le ridicule, il modifie l'opinion publique et agit sur les mœurs. Le passage étudié (acte II scène 21) fait rebondir l'action avec l'entrée en scène d'un nouveau personnage: Antonio, le jardinier. En effet, Chérubin, le jeune page naïf épris de la Comtesse, a failli être surpris dans la chambre de cette dernière par le Comte Almaviva alors qu'il avait reçu l'ordre de ce dernier de partir au combat sur-le-champ. Il réussit à s'enfuir par la fenêtre mais Antonio fait irruption et va bouleverser les plans de Suzanne, la Comtesse et Figaro, mis dans la confidence. Il a vu un homme "jeté" par la fenêtre qui a piétiné ses giroflées. Un réel sentiment de panique envahit alors les personnages, d'où l'aparté de Suzanne: "Alerte ! Figaro, alerte!". Dans un premier temps, nous constatons que Antonio apporte l'essentiel de l'aspect comique, ce qui en fait un valet traditionnel de la comédie. Puis, l'intervention de Figaro pour sauver la situation à la suite de la plainte d'Antonio nous fait remarquer toute l'intelligence du personnage et cette faculté qu'il a à se sortir de mauvaise situation juste par la parole.
[...] Il espère ainsi satisfaire la curiosité du Comte, puis, par son ton hautain montrer à Antonio qu'il est supérieur et mettre un terme à cette conversation. Mais Antonio, bien qu'il ait avoué auparavant ne pas avoir vu l'homme (détail qui n'échappe pas à Suzanne qui en fait part à Figaro et qui leur permettra d'élaborer une version vraisemblable des faits), n'apprécie pas l'insulte pleurard et, vexé, se sentant protégé par le Comte, met les propos de Figaro en doute en accusant le page Chérubin. [...]
[...] En effet, conformément à la tradition, il arrive demi-gris et nous paraît immédiatement ridicule. Il ne comprend rien et son langage prête à rire par les maladresses et impropriétés qu'il accumule. Par exemple, le personnage dit de la façon la plus banale qu'il soit "On jette toutes sortes de choses par ces fenêtres ; et tout à l'heure encore on vient d'en jeter un homme." Le fait même que ce soit un homme qui soit passé par la fenêtre ne semble pas vraiment perturber le personnage qui est bien plus préoccupé par ses giroflées écrasées. [...]
[...] Commentaire sur le Mariage de Figaro (Acte II Scène 21) Le mariage de Figaro est une pièce de théâtre étonnante où se mêlent tous les genres. On assiste à un mélange subtil de six pièces admirablement fondues ensemble : comédie d'intrigue, comédie de mœurs, comédie romanesque presque tragique, comédie psychologique, pièce musicale et enfin œuvre satirique. La pièce fût interdite ou censurée sous tous les régimes autoritaires car comme le disait Napoléon Le mariage de Figaro c'est déjà la révolution en action car Figaro, le personnage principal lutte de tous ses moyens pour sa dignité, son bonheur, la reconnaissance de ses droits. [...]
[...] Grâce à son éloquence il donne de la vérité à un événement faux. Le valet semble avoir réponse à tout, ce qui donne un certain rythme à la scène. Dans cette scène nous pouvons donc observer un fort comique de farce et de mots dus au personnage d'Antonio qui ne comprend rien et qui multiplie les maladresses et jeux de mots ainsi qu'un comique de gestes (Suzanne soufflant à Figaro à trois reprises ce qu'il doit faire) et un comique de situation grâce aux forces qui s'inversent le long de la scène. [...]
[...] Les rapports de force évoluent au cours de la scène : Antonio étant d'abord dans un statut de supériorité car il sait quelque chose de plus que les autres personnages mais passant ensuite à celui de la soumission lorsque Figaro, grâce à son histoire, est capable d'expliquer et de justifier (preuve à l'appui : son pied foulé) qu'il est l'homme qui a sauté. La scène met également en valeur toute l'intelligence de Figaro qui parvient à se sortir de situation délicate. [...]
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