Henri Beyle, dit Stendhal (1783-1842), est l'un des romanciers français du XIXe siècle les plus célèbres. Épris de l'Italie, où il fut consul, il participa également aux guerres napoléoniennes, fréquenta les salons parisiens. Dans ses œuvres, le jeune héros, plein d'énergie pour conquérir la société ou le bonheur, mais aussi plein de mépris pour les petitesses de la société, est une projection de lui-même tel qu'il se rêvait. Il joint à cette expression de son idéal une critique de ses contemporains souvent ironique, ainsi qu'un style réaliste et nerveux, très travaillé malgré son rythme rapide. Il souffrit de son absence de succès littéraire, et son œuvre ne connut la gloire qu'après sa mort. II nous laisse des autobiographies (La Vie de Henry Brulard, Souvenirs d'égotisme), des récits de voyages, des nouvelles, des critiques littéraires, mais surtout plusieurs romans : Le Rouge et le Noir, La Chartreuse de Parme, Lucien Leuwen.
La scène proposée ici est la première rencontre entre le héros, Lucien, et la femme qu'il aimera, Madame de Chastel¬ler. Contrairement à ce que l'on pourrait attendre, ce n'est pas un coup de foudre, mais un épisode presque comique, puisque le héros fait une ridicule chute de cheval devant sa future bien-aimée. Stendhal prend ici le contre-pied de la tradition littéraire qui veut que la « première vue » soit chargée d'émotion intense et partagée. Il se fait donc un contraste entre le caractère privilégié du moment et la façon dont il est traité. On y trouve cependant des thèmes plus habituels, comme le jeu des regards, le mystère, qui annoncent l'amour entre les deux personnages.
Lucien Leuwen, que Stendhal a écrit en 1834-35 tandis qu'il était consul en Italie, est une œuvre restée inachevée. L'intention avouée de l'auteur est de peindre la découverte de l'amour par un jeune homme naïf, impulsif, considérant jusque-là que tomber amoureux est une faiblesse. Récemment incorporé à l'armée comme sous-lieutenant, Lucien arrive à Nancy plein d'illusions et de craintes. Sa première rencontre avec Madame de Chasteller se solde par une chute de cheval, suivie d'une seconde tout aussi humiliante dans la suite du roman. Stendhal traite le thème romanesque de la rencontre amoureuse en mêlant une touche d'ironie à l'atmosphère de rêve qui baigne la scène.
[...] On devine alors que le héros va tomber amoureux. Stendhal emploie deux procédés descriptifs opposés. Il procède par touches de couleurs, à la manière des peintres impressionnistes : le vert perroquet des persiennes, la blondeur de la jeune femme forment deux taches vives qui impressionnent l'œil et le héros au milieu des taches noires ou blanches de l'environnement (le blanc du mur ; la boue noire L'esquisse de la ville est tracée vigoureusement, comme au fusain, en faisant ressortir la surface et la profondeur des matières représentées : murs écorchés boue noire Le contraste entre les idées tristes de Lucien et l'éblouissement amoureux met en valeur l'importance du regard, par lequel se fait la rencontre. [...]
[...] Commentaire Henri Beyle, dit Stendhal (1783-1842), est l'un des romanciers français du XIXe siècle les plus célèbres. Épris de l'Italie, où il fut consul, il participa également aux guerres napoléoniennes, fréquenta les salons parisiens. Dans ses œuvres, le jeune héros, plein d'énergie pour conquérir la société ou le bonheur, mais aussi plein de mépris pour les petitesses de la société, est une projection de lui-même tel qu'il se rêvait. Il joint à cette expression de son idéal une critique de ses contemporains souvent ironique, ainsi qu'un style réaliste et nerveux, très travaillé malgré son rythme rapide. [...]
[...] Lucien Leuwen, que Stendhal a écrit en 1834-35 tandis qu'il était consul en Italie, est une œuvre restée inachevée. L'intention avouée de l'auteur est de peindre la découverte de l'amour par un jeune homme naïf, impulsif, considérant jusque-là que tomber amoureux est une faiblesse. Récemment incorporé à l'armée comme sous-lieutenant, Lucien arrive à Nancy plein d'illusions et de craintes. Sa première rencontre avec Madame de Chasteller se solde par une chute de cheval, suivie d'une seconde tout aussi humiliante dans la suite du roman. [...]
[...] Commentaire de : Lucien Leuwen, de Stendhal - de "Lucien leva les yeux et vit une grande maison" à "tomba et le jeta par terre." Lucien Leuwen, jeune sous-lieutenant, vient d'être affecté à un régiment qui va tenir garnison à Nancy. Le jour où le régiment défile en ville, Lucien, sur un cheval d'emprunt, s'abandonne à quelques réflexions désabusées. L'histoire se passe sous la monarchie de Juillet, vers 1834- 1835. Lucien leva les yeux et vit une grande maison, moins mesquine que celles devant lesquelles le régiment avait passé jusque-là ; au milieu d'un grand mur blanc, il y avait une persienne peinte en vert perroquet. [...]
[...] Stendhal fait subir au lieu commun de la rencontre amoureuse un traitement ironique qui tempère, comme souvent chez lui, les instants de bonheur parfait. L'ironie ne fait cependant pas disparaître le charme du premier regard. On gâche des choses si tendres à les raconter en détail écrit-il en épilogue à son autobiographie, La Vie d'Henri Brulard. Ici, la poésie, le mystère demeurent grâce à l'obstacle de la fenêtre et du voile de mousseline, qui préservent les deux héros d'une rencontre trop directe. [...]
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