De la p.284 « Depuis trois, quatre jours » à la p.289 « avec ses deux bassins arrondis en forme de rognons. »
Dans Bourlinguer, Cendrars évoque à de nombreuses reprises son enfance, en particulier dans le chapitre « Gênes » où il retrace son retour à Naples, sa ville natale. Après avoir essayé en vain de s'y ressourcer, il se retrouve à embarquer sur un voilier transportant du vin de Samos en direction du port de Gênes. Au cours de son voyage aux côtés du capitaine Papadakis, du neveu de ce dernier et du Bulgare, il se remémore un épisode marquant de son enfance, celui du meurtre du lépreux. C'est à ce moment que se situe le passage étudié, à la fin du chapitre 8, sous-titré « L'épine d'Ispahan ».
On peut ainsi se demander comment Cendrars mêle bourlingue et voyage intérieur, dans ce passage, afin de nous faire revivre un souvenir marquant de son enfance ?
[...] C'est Pascuali, le laitier, qui l'annonce à Cendrars p.194 Quant à monsignore, il vivait encore. Le vieux marquis avait un trou au beau milieu du visage c'est le Roi de la Calade Sa vision de la mort Il évoque la mort comme une délivrance, ce qui peut paraître ambigu puisque nous pouvons alors nous demander s'il s'agit d'une délivrance pour lui ou pour le lépreux ? Ce qui me familiarisa de très bonnes heures avec l'idée de la mort comme d'une délivrance, et c'est cette familiarité avec l'idée de la mort volontaire que l'on a toujours à sa disposition qui m'a forgé ce caractère sauvage. [...]
[...] Devant l'oratoire de la Madone, il y avait une flaque de lait répandu ; mais nous ne retrouvâmes pas ma casquette. p 288, la Cour des Miracles fait référence ici aux lépreux qu'il a vus au Brésil venir se faire soigner conduits par un moine, le Roi des Lépreux p.189-190. Cendrars replonge ainsi dans son enfance pour nous évoquer un épisode marquant de sa vie. Mais plus qu'une simple évocation de celui-ci, son récit prend des allures de confession. II. [...]
[...] Ainsi, l'arrivée dans le port de Gênes, qui clôt ce passage, clôt également sa confession, comme un retour nécessaire en lui-même afin de retrouver ses racines et de comprendre l'homme qu'il est devenu après cet évènement. Cendrars nous entraîne donc ici dans le voyage qu'il fait, que ce soit sur le voilier de Papadakis ou dans ses souvenirs, afin de nous confier un évènement marquant de son enfance, celui du meurtre du lépreux. Bibliographie CENDRARS Blaise, Bourlinguer, collection Folio, Éditions Denoël (1948) 499p. [...]
[...] Il évoque la séance louftingue avec le Bulgare c'est-à-dire quand il a défendu le Bulgare contre Papadakis p.217. Pour lui la pensée prédomine sur les actes puisque le seul fait qu'il ait pensé à tuer le lépreux suffit pour Cendrars à se qualifier de meurtrier : cette démonstration ne changerait rien au fait que j'ai fait servir au Roi de la Calade du lait dans une mauvaise intention et avec l'arrière-pensée de me débarrasser de lui. J'ai donc commis un crime. [...]
[...] Il sort en douce de chez lui je calai la poterne avec une grosse pierre pour pouvoir rentrer sans sonner et à l'insu de tous p 286, le terme d'aventure est d'ailleurs employé : le jour où je me risquerais de tenter cette folle aventure ! p 286. Cendrars instaure une sorte du suspens dans son récit, il évoque Papadakis comme nerveux irritable à l'arrivée du port de Gênes. Depuis trois, quatre jours Papadakis prenait le quart de minuit. Il était nerveux. Il s'approchait de la terre au plus près pour prendre ses points de repère et faire ses relèvements Nous arrivions à destination. [...]
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