Le journal d'un fou est une nouvelle écrite par l'auteur russe Nicolas GOGOL. L'extrait qui nous est fourni est la traduction d'une œuvre en proses.
C'est un journal inventé par l'auteur, le journal d'un citoyen russe quelconque. Il relate comment ce personnage sombre peu à peu dans la folie afin d'éviter les souffrances que lui imposent sa vie.
Cet homme de basse condition sociale, qui occupe un poste sans valeur dans un ministère, va tomber amoureux de la fille de son directeur. Or elle est inaccessible de part l'importance de sa noblesse ! Il va alors entretenir une relation avec la chienne de la jeune fille dont il est certain qu'elle lui parle et qu'elle lui écrit des lettres.
Et un beau jour, voyant un article dans la presse selon lequel le trône d'Espagne est vaquant, il est frappé par l'évidence : c'est lui le Roi d'Espagne !
Dans le passage que nous avons à expliquer, le héros vient de surpasser la hiérarchie russe en se rendant au ministère en tant que roi d'Espagne, puis a rendu une brève visite à la jeune fille dont il est amoureux.
Il va ensuite se promener, se fondant volontairement parmi la foule, préférant taire son identité qu'il juge encore trop prématurée à dévoiler !
Nous avons donc très clairement affaire à un fou, mais les rapports entre cette folie et la raison sont cependant ambigus puisqu'il semble être un excellent metteur en scène.
La question qu'on pourra alors se poser est la suivante : ce passage est-il un éloge de la folie ?
Nous verrons donc dans un premier temps de quelle manière s'organise la folie du personnage. Puis dans un second temps nous tenterons de voir en quoi cette folie est aussi inscrite dans une certaine forme de logique.
[...] Nous avons donc très clairement affaire à un fou, mais les rapports entre cette folie et la raison sont cependant ambigus puisqu'il semble être un excellent metteur en scène. La question qu'on pourra alors se poser est la suivante : ce passage est-il un éloge de la folie ? Nous verrons donc dans un premier temps de quelle manière s'organise la folie du personnage. Puis dans un second temps nous tenterons de voir en quoi cette folie est aussi inscrite dans une certaine forme de logique. [...]
[...] Cela enlèverait tout poids à ma dignité Il prépare donc très clairement ses effets, il sait ce qu'il fait, même si cela est inscrit dans la folie. Il est conscient de ce qui se passe autour de lui, il entend sans les déformer les propos du directeur de poste, mais le prend justement pour quelqu'un de stupide : il perçoit la réalité mais son imagination fait qu'il trouve insensé le monde qui l'entoure. La Folie en tant que soulagement Mais ce procédé est justement ce qui permet l'évasion et le soulagement de la souffrance. [...]
[...] Il perçoit parfaitement les faits, mais les interprète à sa façon, rien ne survient dans son imagination sans qu'il n'y ait de cause directement liée : il se réfère au réel afin de justifier ses délires. Par exemple, il utilise le fait que l'empereur passe en voiture et que tout le monde le salue afin d'illustrer intérieurement sa supériorité hiérarchique vis-à-vis de la foule. Il se sert aussi de la pseudo stupidité des tailleurs pour justifier le fait qu'il se fasse lui même sa cape dans son costume neuf, mais aussi le fait qu'il s'enferme dans sa confection pour ne pas être vu. [...]
[...] Or, notre personnage se trouve tout en bas de l'échelle sociale ! Il est considéré comme misérable, n'a pas beaucoup de culture, il déteste son travail et rêve d'une autre vie car il n'est rien ! A cela vient s'ajouter le fait qu'il est amoureux de la fille de son supérieur ! Et malheureusement aucune possibilité n'est envisageable pour lui, la noblesse de la jeune femme étant trop importante comparée à son misérable statut social. Il n'a aucun moyen de l'approcher. [...]
[...] En effet, la première phrase est celle qui devrait être la date : Pas de date. Ce jour-là était sans date Dans les annotations temporelles précédentes, le héros contractait certes les noms des mois et n'évaluait plus vraiment le temps, mais il spécifiait malgré tout une date. Ici, on peut noter qu'il perd absolument tous ses repères temporels afin de basculer dans l'imaginaire. Puis le second jour du passage, il écrit : J'ai oublié la date. Il n'y a pas eu de mois non plus. [...]
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